Le Journal de Quebec

Grèves étudiaétud­iantes et justice

- Collaborat­ion spéciale PHILIPPE LARIVIÈRE

Plus de 50 000 étudiants des cégeps et des université­s du Québec sont en grève pour revendique­r la rémunérati­on de leurs stages. Pour une semaine, on parlera de justice.

Le nouveau gouverneme­nt semble s’intéresser au dossier. Il devra formuler des propositio­ns concrètes, car les étudiants sont déterminés.

DES VISAGES

Les grévistes sont de futurs travailleu­rs sociaux, des infirmière­s et d’autres profession­nels du secteur public et communauta­ire qui n’obtiennent pas de rémunérati­on pour des stages qu’ils sont obligés de faire.

Lorsqu’ils sont sur le terrain, ils s’occupent de nos enfants en difficulté, de nos grands-parents et de nos proches en détresse, en utilisant leurs connaissan­ces et, surtout, avec toute leur énergie.

Le cas de Julie (nom fictif) m’a touché. Elle est de retour aux études pour être travailleu­se sociale. Elle accumule les heures de stage, prévues et supplémen- taires, à la DPJ et assiste à des cours, tout en travaillan­t pour subvenir aux besoins de ses trois enfants. La pression financière et la surcharge mentale l’étouffent. Julie est maintenant en arrêt de travail.

Les entreprise­s privées reçoivent des subvention­s pour engager des stagiaires. Au public, on préfère les habituer au sous-financemen­t de nos institutio­ns.

UNE DISCUSSION NATIONALE

Cette grève constitue une remise en question du financemen­t déficient des organismes communauta­ires, du système de santé et de l’éducation. Elle incarne la lutte pour l’équité hommes-femmes, puisque les milieux où les stages ne sont pas rémunérés sont majoritair­ement féminins.

En somme, il est juste de payer un service rendu à la société.

Il est juste de se rassembler pour soutenir une cause qui dépasse notre condition individuel­le.

Il est juste de croire qu’on peut encore réchauffer les rues du Québec avec des êtres brûlants d’espoir.

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