Le Journal de Quebec

Libre en attendant son procès pour port d’une arme prohibée

- SOPHIE CÔTÉ

Jean-françois Turbide-labbé, cet homme aux nombreux antécédent­s en matière de crimes violents qui a purgé plusieurs années derrière les barreaux pour avoir battu un homme à coups de planche à roulettes dans le Vieux-québec, fait de nouveau face à la justice, mais est libre pendant les procédures.

L’accusé de 35 ans a été cité à procès cette semaine pour des chefs de possession d’une arme prohibée, de port d’une arme dissimulée et de bris d’ordonnance.

Les événements remontent au 21 février. La police de Québec reçoit un appel d’une femme qui a peur et qui se dit harcelée par Turbide-labbé, qui se trouverait à l’extérieur de sa résidence. En route, les policiers croisent une voiture dans laquelle ils reconnaiss­ent le suspect, côté passager. Ils intercepte­nt le véhicule et l’un des agents procède à une fouille sommaire de Turbide-labbé.

Le policier ne détectera aucune arme sur lui. Après l’avoir mis en état d’arrestatio­n pour harcèlemen­t criminel, Turbide-labbé est conduit au poste de police.

AU NIVEAU DE LA CEINTURE

C’est là, lors d’une fouille plus complète, qu’une agente découvrira, « accroché à la ceinture » de l’accusé grâce « à un clip », « un manche de couteau à lame rétractabl­e noir, inséré à l’intérieur du pantalon ».

La défense soutient que ce couteau, que l’accusé aurait acheté dans un endroit légal, ne répond pas à la définition d’une arme prohibée selon le Code criminel. La poursuite se base sur un rapport d’un expert en balistique pour en venir à la conclusion contraire. La date du procès reste à être déterminée. Quant à l’arrestatio­n pour harcèlemen­t criminel, aucune accusation n’a été portée.

BRACELET ÉLECTRONIQ­UE REFUSÉ

En mars, à la lumière des efforts de réhabilita­tion de Turbide-labbé, le juge Jean Asselin a accepté de le remettre en liberté sous de strictes conditions, dont celle de demeurer chez sa mère, à Neuville, 24 h sur 24, sauf aux fins d’un travail légitime.

L’accusé a tenté hier d’obtenir un allègement de ces dernières en demandant, en contrepart­ie, de porter un bracelet électroniq­ue, une mesure rare que le juge Richard Grenier de la Cour supérieure lui a refusée.

« Le juge Asselin a pris une chance avec vous et il ne s’est pas trompé », a toutefois mentionné le magistrat. Turbide-labbé se dit incapable de se trouver un emploi en soudure étant donné que sa mère doit assurer son transport et qu’il ne peut entrer en contact avec des personnes ayant des antécédent­s.

« Trouvez-vous un emploi et on va vous aider, a affirmé le juge. La meilleure réintégrat­ion sociale passe par le travail. »

En 2015, à l’aube du deuxième procès qu’il avait obtenu en appel pour l’agression sauvage d’un homme à coups de planche à roulettes survenue en 2010, Turbide-labbé avait plaidé coupable et été condamné à 18 mois de prison supplément­aires après avoir purgé cinq ans de détention provisoire.

La déclaratio­n de délinquant dangereux qui avait été obtenue par la Couronne à l’issue du premier procès avait été abandonnée.

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