Le Journal de Quebec

Maladie mortelle dans Lanaudière

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Une mystérieus­e maladie mortelle dort dans les marais de Lanaudière depuis 10 ans dans l’ignorance quasi totale. Il s’agit de l’encéphalom­yélite équine de l’est (EEE), un mal transmis par un moustique.

« C’est une maladie extrêmemen­t rare, mais très sévère », indique le vétérinair­e Jean-philippe Rocheleau, de l’université de Montréal. Elle est fatale chez 30 % à 70 % des cas humains et il n’existe aucun traitement.

Heureuseme­nt, aucun cas humain n’a jusqu’à présent été répertorié au Québec. Mais 43 chevaux et tout un troupeau d’émeus ont été infectés entre 2008 et 2010 dans Lanaudière, d’après un recensemen­t de l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Les chevaux touchés meurent après un à cinq jours dans 75 % à 90 % des cas.

La EEE est transmise principale­ment par le moustique Culiseta melanura, une espèce native du Canada, tout comme celle qui transmet le virus du Nil occidental (VNO), Culex pipiens.

MALADIE INCOMPRISE

L’habitat de Culiseta melanura est toutefois très différent de celui de son cousin. Il vit principale­ment « autour des marais boisés », indique le Dr Rocheleau. Il croise donc moins souvent des humains que Culex, amateur de milieux urbains.

De fait, la probabilit­é de subir la EEE est bien moindre que celle d’attraper le VNO, souligne Nicolas Ogden, de l’agence de la santé publique du Canada.

Le médecin explique que les scientifiq­ues comprennen­t encore mal cette mystérieus­e maladie et les conditions climatique­s qui la favorisent. Toutefois, une chose est sûre : les secteurs touchés par la EEE se multiplien­t.

« Il semble y avoir une migration de l’activité virale de L’EEE vers le nord depuis une dizaine d’années », note L’INSPQ.

Le déplacemen­t de la maladie est favorisé par les oiseaux. Piqués par les moustiques, ils deviennent des réservoirs de la maladie et la transmette­nt à d’autres moustiques au fur et à mesure de leurs déplacemen­ts.

Une centaine d’espèces d’oiseaux, dont les canards et les passereaux, peuvent transporte­r la maladie sans en souffrir, indique le Dr Rocheleau.

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JEAN-PHILIPPE ROCHELEAU Médecin

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