Il tombe amoureux de sa fille et l’agresse
Un homme de Drummondville ira en prison pour son crime
DRUMMONDVILLE | Un père qui a renoué avec sa fille à l’âge adulte, qui est tombé amoureux d’elle et qui l’a violée ne pourra éviter la prison.
La victime, dont l’identité ne peut être dévoilée, a rencontré un homme quand elle avait 7 ans. Elle a ensuite été informée qu’il s’agissait de son père.
La fillette a eu peu de contacts avec lui durant son enfance, mais, à l’âge adulte, elle a renoué avec celui-ci.
L’homme de Drummondville, qui n’a jamais nié sa paternité, a même demeuré chez sa fille, qui était devenue mère de famille. Elle a alors constaté que son père agissait curieusement à son endroit.
« C’est une bombe sexuelle, ma fille ; j’y ferais pas mal », avait commenté l’homme, en voyant une photo d’elle sur internet.
Puis, en avril 2016, il l’a violée. L’accusé a toujours nié ces faits, mais le juge Gilles Lafrenière l’a déclaré coupable d’agression sexuelle, en mai. Il l’a néanmoins acquitté des accusations d’inceste parce qu’aucune analyse génétique n’a prouvé son lien paternel avec la victime.
IL PENSE SANS CESSE À ELLE
Des textos déposés en preuve démontrent cette relation particulière ainsi que l’amour que vouait le père à sa fille.
« Quand j’essaie de rencontrer quelqu’un, on dirait qu’il faut qu’elle te ressemble, sinon ça ne clique pas, et ça ne date pas d’aujourd’hui », a écrit l’accusé à sa fille.
Il lui avoue également qu’il pense sans cesse à elle. « Tu m’aimes, mais pas de la bonne façon. […] T’as une obsession sur moi, papa, et le seul moyen de t’en guérir, c’est d’aller consulter pour ton bien […] J’ai besoin d’un père. J’ai déjà un chum », avait répondu la jeune femme.
CAUCHEMAR
Lors des observations sur la peine, qui se tenaient au palais de justice de Drummondville, hier, la victime a raconté le cauchemar qu’elle vit depuis ce viol: méfiance, anxiété, sautes d’humeur, dépression, etc.
La procureure de la Couronne, Magali Bernier, demande que l’accusé purge trois ans de prison pour tout le tort qu’il a causé à sa fille.
L’avocat du père, François Lafrenière, suggère plutôt neuf mois de détention. La peine sera connue le 19 décembre.