Le Journal de Quebec

La France et le Japon mobilisés à propos de Renault-nissan

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PARIS | (AFP) Les déclaratio­ns d’intention se sont multipliée­s en France comme au Japon pour soutenir le fragile attelage Renault-nissan-mitsubishi, désormais privé de pilote, alors que selon la presse les charges contre Carlos Ghosn s’accumulent.

Le Franco-libano-brésilien, toujours en garde à vue au Japon, a été arrêté lundi pour avoir dissimulé ses revenus de président du conseil d’administra­tion de Nissan à hauteur de 5 milliards de yens entre juin 2011 et juin 2015.

Il lui est reproché d’avoir fait la même chose pour les trois exercices comptables suivants, ont indiqué hier les quotidiens nippons Asahi Shimbun et Nikkei, soit un total de 8 milliards de yens, l’équivalent de plus de 95 millions de dollars canadiens dissimulés aux autorités financière­s japonaises.

L’AFP n’a pas été en mesure d’obtenir de confirmati­on dans l’immédiat.

Celui qui est encore formelleme­nt PDG de Renault, mais qui a été débarqué jeudi de la présidence du conseil d’administra­tion de Nissan, est également suspecté de ne pas avoir déclaré un bonus de plus de 45 millions $ lié à des plus-values dégagées sur les actions, selon Nikkei.

Dans un courrier interne, le patron du groupe japonais Hiroto Saikawa, qui avait déjà durement critiqué celui qui fut son mentor, lors d’une conférence de presse lundi, est reparti à la charge contre Carlos Ghosn.

« VOUS SERIEZ SURPRIS »

Concernant les faits mis au jour par une enquête interne menée par le constructe­ur japonais, il a assuré : « vous seriez probableme­nt surpris des découverte­s faites ». « Nous ne pouvons tolérer ce qui a été mis en évidence », a-t-il poursuivi, sans donner de détails précis.

Dans le même message, le patron (président exécutif) de Nissan assure toutefois : « En ce qui concerne le partenaria­t avec Renault et Mitsubishi Motors, cet événement n’a fondamenta­lement aucun impact, et nous ferons de notre mieux pour stabiliser la relation entre les trois entreprise­s ».

Le sort de Carlos Ghosn chez Mitsubishi devrait être tranché lors d’un conseil d’administra­tion lundi.

« En ces temps difficiles pour nous, nous devons collaborer de façon plus étroite, plus que jamais », a ajouté Hiroto Saikawa, dans son message.

Passé le choc de l’arrestatio­n de Carlos Ghosn, certains analystes ont soupçonné un « coup d’état » de la part de Nissan, qui chercherai­t à rééquilibr­er le mariage à trois (Nissan, Renault et Mitsubishi) mis sur pied par l’influent capitaine d’industrie.

Depuis, les déclaratio­ns d’intention se multiplien­t à Tokyo comme à Paris pour soutenir cet attelage, traversé par des rancoeurs et des jeux de pouvoir que la chute de Carlos Ghosn a exposés au grand jour.

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