Ne pas rater le train qui passe
Un jeune ingénieur n’a pas attendu longtemps avant de fonder son entreprise spécialisée dans les robots
Martin Landry était étudiant en génie mécanique et savait déjà qu’il serait entrepreneur un jour. Il ne pensait juste pas que ce serait dès sa sortie de l’université.
En 2017, à 26 ans, il a fondé Intelligence industrielle, qui offre des technologies de connectivité pour optimiser les opérations manufacturières.
Alors que les fabricants du Québec se doivent de prendre en accéléré le virage vers l’usine 4.0, un important marché s’offrait à lui. « C’est maintenant que le train passe, il ne fallait pas le manquer », explique Martin Landry.
DES ROBOTS INTERCONNECTÉS
Son idée d’entreprise, il l’a eue alors qu’il était chef de l’ingénierie dans une PME manufacturière en Nouvelle-zélande. Il fabriquait des objets connectés pour l’impression 3D et des essaims de robots interconnectés pour l’éducation des enfants.
« On utilisait des systèmes performants d’échange de données pour créer des jouets, explique-t-il. Leur potentiel était immense, je me suis dit qu’ils pouvaient être transposés sur des lignes de production industrielle. »
De retour au Québec, il trouve un emploi d’ingénieur dans une firme de design industriel et consacre tous ses temps libres à monter son projet d’entreprise.
Au bout de quelques mois à peine, il décide de jouer le tout pour le tout et donne sa démission pour entrer au Centech, un incubateur d’entreprises technologiques.
Pour pouvoir y rester, il lui fallait toutefois trouver rapidement un associé puisque le Centech n’accepte que des équipes d’au moins deux entrepreneurs. Il est donc allé cogner à la porte de Dany Daigle, un technologue électronique et ex-collègue d’étude, qu’il n’a pas mis longtemps à convaincre de sauter dans l’aventure avec lui.
« J’avais besoin d’un top en électronique et en réparation de machines », explique Martin Landry. Peu après, Jérémie Polnak, « le spécialiste en développement des affaires » est venu compléter le trio d’associés.
DÉVELOPPEMENT RAPIDE
Le défi pour Martin Landry et ses associés est maintenant de gérer la croissance qui est rapide. Intelligence industrielle embauche actuellement neuf personnes.
« Les risques sont de plus en plus grands au fur et à mesure que l’équipe grossit. Et plus on avance, plus on peut se tromper. »
L’entreprise vient de lancer un nouveau produit qui simplifie l’accès aux données des machines : un capteur intelligent baptisé K2, destiné principalement au marché des PME manufacturières. La jeune entreprise dessert aussi de grandes firmes.
Même si elle ne compte qu’un an d’existence, Intelligence industrielle accumule les reconnaissances. La plus récente, le Prix Montréal Inc., décerné par la Fondation Montréal Inc., souligne le parcours exceptionnel d’un entrepreneur.
Jusqu’à maintenant, l’entreprise a réussi à s’autofinancer. Elle a pu compter également sur le soutien financier de différents organismes d’aide à l’entrepreneuriat sous forme de bourses et subventions. Elle s’apprête toutefois à mener une première campagne de financement qui lui permettra de se lancer sur les marchés d’exportation en 2019.
M. Landry et ses associés ont mis la barre haute. « On sera satisfait quand on sera numéro un mondial ! »