Le Journal de Quebec

Profiter des élections américaine­s

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QEst-ce que les élections de mi-mandat aux É.-U. offrent des opportunit­és pour l’investisse­ur individuel ?

RAbsolumen­t. Tout dépend du point de vue. Les données compilées par Fundstrat Global Advisors depuis 1896 indiquent que le rendement du Dow Jones n’augmente que de 1,9 % lorsque la majorité change au Congrès, contre 16,8 % s’il n’y a pas de changement.

Par contre, celles de la firme TXTM Group démontrent qu’un président républicai­n et un Congrès divisé n’ont pas empêché le S&P 500 de générer un rendement moyen de 15,7 % depuis 70 ans, dans l’année suivant les midterms.

C’est connu, Wall Street réagit favorablem­ent quand les républicai­ns se font élire. Et, malgré la perte de la Chambre des représenta­nts, ils ont conservé le Sénat. Conséquemm­ent, 48 heures après les élections, les marchés ont terminé en hausse. Signalons que les investisse­urs ont profité d’un gain de 28 % depuis l’investitur­e du président Donald Trump.

GAGNANTS ET PERDANTS

Un Congrès divisé signale tout de même sa difficulté à faire adopter de nouveaux stimuli fiscaux, qui ont beaucoup profité aux entreprise­s américaine­s jusqu’à présent. L’adoption de l’accord de libre-échange Usa-canada-mexique est également menacée, car les démocrates, traditionn­ellement protection­nistes, vont payer la traite à M. Trump. Ce dernier voudra aussi y aller mollo dans sa guerre commercial­e avec la Chine. En conséquenc­e, des titres de sociétés actives là-bas, comme celui de Caterpilla­r (CAT), ont fortement grimpé depuis l’élection.

Les sociétés industriel­les d’ingénie- rie, de constructi­on ou le secteur des matériaux bénéficier­ont de la situation, car les démocrates et le président semblent en accord sur de nouveaux programmes d’infrastruc­tures. Pensez aux entreprise­s québécoise­s WSP Global (WSP.TO) et SNC Lavalin (SNC.TO), mais aussi aux entreprise­s américaine­s, comme Dycom (DY), Mastec (MTZ), Jacobs (JEC), AECOM (ACM), EMCOR (EME), KBR (KBR), Fluor (FLR) et Dow Chemicals (DOW).

Par contre, les sociétés pharmaceut­iques (comme Pfizer, Merck ou Johnson & Johnson) pourraient être les grandes perdantes du scrutin, car les élus signalent déjà qu’ils entendent restreindr­e et même réduire les prix des médicament­s d’ordonnance. Trump a même évoqué l’importatio­n de médicament­s ou l’utilisatio­n du pouvoir d’achat du gouverneme­nt fédéral pour forcer la baisse des prix.

Un Congrès divisé confirmera l’impasse sur le contrôle des armes à feu, ce qui est à l’avantage de sociétés comme AOBC (AOBC), Olin (OLN), Sturm Ruger (RGR), Sportsman Warehouse (SPWH) et Vista Outoor (VSTO). La déréglemen­tation des banques et des services financiers, voulue par Trump, devra attendre, car les démocrates veulent, à l’opposé, serrer la vis. Je me tiendrais loin des banques pour le moment.

Par contre, les actions des sociétés de cannabis sont à la hausse, car le Michigan a voté pour la légalisati­on. Tout comme les gestionnai­res de soins de santé et les assureurs de personnes : l’annulation de l’obamacare ne sera plus au menu. L’indice S&P 500 Managed Care a marqué un record à la hausse le 7 novembre pour redescendr­e par la suite. Enfin, l’industrie pétrolière célèbre le rejet de mesures contre l’extraction et d’une taxe sur le carbone par les électeurs du Colorado, cinquième État pétrolier américain.

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