Le Journal de Quebec

Je voudrais tant qu’il change pour le mieux

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Je suis en couple depuis huit ans. J’ai 35 ans, il en a 38. Nos débuts furent idylliques, même si on venait de milieux très différents. Il vient d’une famille ouverte, tissée serrée empreinte de joie de vivre, et, moi, d’une famille rigide où l’obligation de performanc­e régnait. Mon père s’était fait tout seul comme on dit, et ma mère a toujours suivi les principes rigoureux imposés par ses parents, pour qui la religion tenait une grande place. Pour mon frère et moi, la réussite était une obligation dans toutes les sphères de nos vies, et on devait marcher droit.

Quand mon copain est entré dans ma vie, c’était comme une bouffée de fraîcheur qui me donnait des ailes. La lune de miel a duré trois ans, pendant lesquels même ses défauts me semblaient être des qualités. Puis, notre petit garçon est né, et là, sa façon trop souple d’aborder la vie m’a sauté aux yeux. Non pas qu’il n’est pas un bon père, et notre fils l’adore, mais je le trouve beaucoup trop souple avec lui.

Tout ce que fait le petit, même les mauvais coups, est acceptable. Il ne lève jamais le ton avec lui, et trouve toutes ses facéties risibles. Cela a donc pour conséquenc­e que la « mauvaise » dans la maison, c’est moi ! Celle qui fait la discipline, qui range et qui organise, c’est moi ! J’ai donc, avec notre fils, un rapport plus distant que son père, et ça m’attriste.

Combien de fois lui ai-je demandé de m’appuyer dans les remontranc­es ou dans les punitions, sans succès ? On a un petit bien élevé, je l’admets, mais c’est moi qui en paye le prix. Je n’en peux plus de jouer ce rôle et je songe à partir avec mon enfant parce que tout ce qu’est devenu son père m’exaspère, comme si ce qui m’avait attiré en lui me rebutait maintenant. Sans parler de son refus à vouloir m’épouser, qui me donne la mesure de son manque de volonté à s’engager. Pensez-vous que j’exagère ? Anonyme

Avant d’agir de façon aussi radicale et de traumatise­r votre enfant, qui semble avoir une excellente relation avec son père, il me semble qu’une mise à plat de votre situation de couple avec votre conjoint s’impose. Il faut retrouver ce plaisir que vous aviez d’être ensemble, tout en essayant l’un et l’autre d’adapter vos méthodes à celles de l’autre. Je ne parle pas ici de sacrifier vos valeurs personnell­es. Je parle de trouver un juste milieu qui vous permettrai­t à tous deux de voyager à l’aise ensemble avec votre petit bonhomme. Avec l’aide d’un(e) thérapeute conjugal, ce genre de travail pourrait s’avérer miraculeux pour votre couple et votre petite famille. Vous devriez au moins prendre le risque d’essayer.

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