Le Journal de Quebec

LE RETOUR DESCOLTS

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Après six matchs cette saison, tous les signes laissaient croire à un autre automne de misère pour les Colts. Avec une victoire et cinq défaites au tableau, mieux valait oublier les moindres espoirs et penser déjà en fonction de 2019. Depuis, l’équipe éprouvée des dernières années semble trouver ses repères. Et plus rien n’est impossible.

Il serait fort probableme­nt utopique de rêver tout de suite au Super Bowl, mais avec quatre victoires de suite et un dossier de 5-5, les Colts sont revenus contre toute attente au plus fort de la course aux séries dans une conférence américaine où les sérieux prétendant­s sont plutôt rares.

Les Colts ont non seulement remporté quatre parties de suite, mais l’ont fait en inscrivant 36,5 points par match, une cadence que seuls les tout-puissants Saints et Rams ont dépassé.

Pour expliquer les récents succès, il faut évidemment regarder en premier lieu vers Andrew Luck. Le quart-arrière, qui a raté toute la saison dernière et 26 matchs depuis 2015, fait bien mal paraître ceux qui craignaien­t que sa carrière soit terminée ou à tout le moins en pente descendant­e.

Luck vogue actuelleme­nt sur une séquence de sept matchs avec au moins trois passes de touchés. Seuls Peyton Manning (8 en 2004) et Tom Brady (10 en 2007) le devancent à ce chapitre.

LIGNE OFFENSIVE AMÉLIORÉE

Mais il y a beaucoup plus. Si l’on décernait un prix pour la ligne offensive la plus améliorée, celle des Colts serait assurément considérée. Celleci n’a accordé aucun sac du quart à ses cinq derniers matchs. Luck, en fait, n’a pas été victime d’un sac à ses 214 dernières tentatives de passes, la plus longue séquence depuis Mark Rypien et les Redskins de 1991, qui avaient remporté le Super Bowl.

Ces succès s’expliquent aussi par le fait que Luck s’est libéré de sa fâcheuse tendance à s’accrocher indûment au ballon. Il dégaine rapidement, ce qui semble une conséquenc­e directe de l’arrivée de l’ex-coordonnat­eur offensif des Eagles, Frank Reich, à la barre de l’équipe.

UNE SOLIDE CUVÉE

Si l’an dernier les Saints avaient orchestré un spectacula­ire revirement de situation avec une cuvée au repêchage ultra productive, les Colts sont à leur tour ressortis gagnants de l’exercice cette saison.

Le jeu de la ligne offensive bénéficie grandement de l’arrivée du garde Quenton Nelson, un monstre qui mérite d’être considéré au titre de recrue offensive de l’année.

Ce printemps, au repêchage, l’équipe a aussi mis le grappin sur le bloqueur à droite partant Braden Smith en deuxième ronde. Dans la même ronde, ils sélectionn­aient le secondeur Darius Leonard, qui file tout droit vers le titre de recrue défensive dans le circuit avec 104 plaqués, cinq sacs, une intercepti­on et quatre échappés forcés. Et on parle à peine de l’ailier défensif Kemoko Turay, qui a récolté quatre sacs malgré un temps de jeu limité.

Défensivem­ent, les Colts ont encore leurs défis à surmonter, mais sont grimpés du 30e au 21e rang en l’espace d’un an et l’unité est la seule avec celle des Browns et des Redskins qui a forcé au moins un revirement à chaque match cette saison.

L’encan aura aussi donné aux Colts deux contribute­urs à la position de porteur de ballon en Jordan Wilkins, et surtout Nyheim Hines, qui pourrait devenir le couteau suisse de l’attaque à court terme.

Bref, tout semble en place pour que les Colts reviennent flirter avec l’élite sous peu.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Andrew Luck revendique maintenant 161 passes de touchés dans sa carrière en seulement 80 matchs, un plateau qu’il a atteint plus vite que quiconque, sauf le légendaire Dan Marino.
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