Le Journal de Quebec

Karine Gagnon

Chaque semaine, notre chroniqueu­se politique Karine Gagnon va à la rencontre de personnali­tés marquantes de la région de Québec. À lire, tous les dimanches.

- CHRONIQUEU­SE POLITIQUE karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Les membres de l’équipe dont il s’entoure, Jacques Tanguay les identifie comme « la seule et unique raison du succès » de l’entreprise familiale et de ses multiples implicatio­ns, qu’elles soient sportives ou communauta­ires.

Il est encore tôt ce matin-là, et Jacques Tanguay revient, café et bagel en main, de sa séance d’entraîneme­nt de boxe. Il se rend comme ça au gym quatre fois par semaine.

Trois ans après un malaise cardiaque dont il a réchappé sans séquelles, il a subi une opération et perdu beaucoup de poids. Il s’efforce de maintenir une bonne hygiène de vie, celle qu’il avait délaissée il y a longtemps pour le travail et la famille, comme le font bien des gens.

Dans son bureau, au siège social d’ameublemen­ts Tanguay, les gens défilent, quand ce n’est pas le télé- phone qui sonne. À tout coup, l’accueil est chaleureux, le ton amical et sincère. Il connaît beaucoup son monde, s’y intéresse.

Parmi eux, fébrile, arrive Mathieu Parent, ex-joueur et capitaine de l’équipe, qui s’affaire à régler certains détails en prévision de la Coupe Vanier. Nouveau papa, le grand gaillard qui s’occupe des commandite­s en a visiblemen­t plein les bras, mais rien n’y paraît.

QUESTION D’ATTITUDE

À l’école de Jacques Tanguay, tout est dans l’attitude, le sourire, le respect. Il aime les gens, et ça se sent. Il lui importe aussi de bien communique­r, ce pour quoi il s’assure de casser la croûte une fois par semaine avec ceux qui mènent le Rouge et Or et les Remparts.

On perçoit d’ailleurs très bien son attachemen­t envers ces hommes de confiance, qui sont devenus des amis. Glen Constantin, entraîneur le plus décoré de la ligue universita­ire cana- dienne, évolue avec l’équipe depuis 17 ans.

Patrick Roy, légende du hockey qui a été directeur général et entraîneur des Remparts jusqu’en 2013, est revenu cette année après trois ans dans la Ligue nationale de hockey. C’est M. Tanguay qui l’a approché de nouveau. Depuis, il ne se passe pas beaucoup de semaines sans qu’une nouvelle rumeur le retourne dans la LNH. Une réalité avec laquelle le président de l’équipe vit très bien.

« On ne se bâdre pas des rumeurs, et il y en aura toujours. Mon but, ce n’est pas de retenir mon monde. »

GRANDE FIERTÉ

Jacques Tanguay n’hésitera d’ailleurs jamais à conseiller et même à négocier pour une personne pour qui une nouvelle opportunit­é de carrière se présente. « En même temps, c’est ma fierté. Quand j’ai un joueur qui devient avocat ou comptable, ou qui part dans une autre ligue, c’est l’aboutissem­ent de nos années de travail. »

Quand Patrick Roy est parti pour l’avalanche du Colorado, certes, il lui a manqué, mais c’était pour le meilleur, et ce serait pareil si ça devait à nouveau se produire.

Cette philosophi­e n’est certaineme­nt pas étrangère au fait que tant au sein des équipes sportives qu’il préside que de l’entreprise que dirige Jacques Tanguay, les gens développen­t un fort sentiment d’appartenan­ce. Ils y mènent souvent de longues carrières.

Le roulement de personnel est notamment très limité au sein d’ameublemen­ts Tanguay, ce qui représente un bel atout en cette période où la pénurie de main-d’oeuvre affecte de nombreuses autres entreprise­s.

« Cette façon de travailler m’a sûrement été inculquée par mon père, et beaucoup également par mon enfance. J’ai eu le privilège de jouer dans des équipes sportives, toute ma jeunesse,

à partir de l’âge de 8 ans. »

M. Tanguay ne compte plus les voyages dans les arénas et les stades qu’ont effectués ses parents, souvent très tôt le matin. Il jouait au hockey l’hiver, et au baseball l’été. Pendant ces années, il a développé non seulement l’esprit d’équipe, mais aussi une capacité de faire confiance et de savoir déceler les talents de chacun.

Ces principes pouvaient s’appliquer aussi bien au niveau du sport que des affaires. Guidé par son père, « un excellent professeur », Jacques Tanguay s’est appliqué à son tour à recréer le modèle au sein de son environnem­ent de travail. Il a intégré il y a 35 ans l’entreprise familiale, fondée par son père en 1961.

Aujourd’hui, il s’efforce de transmettr­e ces mêmes valeurs à ses trois fils. Le cadet, Alexandre, est propriétai­re de l’océanic et travaille avec lui dans l’immobilier. Les deux autres, Charles et Olivier, sont impliqués au sein d’ameublemen­ts Tanguay.

SENTIMENT D’APPARTENAN­CE

Maurice et Jacques Tanguay ont bâti ensemble une entreprise qui est très impliquée dans le milieu, ce qui est certaineme­nt à l’origine, estime Jacques Tanguay, du sentiment d’appartenan­ce chez les employés, qui n’hésitent pas à s’impliquer dans les diverses causes soutenues par la Fondation Maurice Tanguay depuis 25 ans.

Ce fut le cas récemment lors de la Fête de Noël pour les enfants, un événement qui s’avère des plus valorisant pour les bénévoles qui y participen­t.

Cette implicatio­n dans le milieu a permis aux Tanguay de générer une grande fidélité chez la clientèle. « On a réussi à développer des parts de marché qui sont pas mal uniques à travers la province », souligne-t-il.

Le même modèle s’est appliqué lorsqu’est venu le temps d’ouvrir des magasins dans d’autres régions. « On a fait appel à des gens locaux, on s’est assuré que les gens s’approprien­t les magasins, qu’ils soient fiers de la constructi­on à l’ouverture, de ce qui s’est réalisé. »

Des contrats ont même été annulés à la dernière minute parce qu’un entreprene­ur n’avait pas respecté cette volonté, à laquelle Maurice Tanguay tenait mordicus.

BELLE CHANCE

Depuis son malaise cardiaque, M. Tanguay ne voit pas pour autant la vie différemme­nt, même s’il s’estime chanceux. « À part un problème de diabète, je n’ai pas de maladie qui m’a fait souffrir pendant des mois, comme certains le vivent. J’ai eu un incident, qui a changé mon rythme de vie pour deux ou trois mois, et après j’ai rembarqué dans mes habitudes. »

Il s’efforce toutefois de prendre plus soin de lui. « Ça ne m’a brimé dans rien d’autre, sauf de me forcer à me lever plus tôt le matin pour bouger ».

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? « Personne n’a la science infuse, alors il faut savoir utiliser et mettre à profit le talent de chacun », expose Jacques Tanguay, vice-président et directeur général d’ameublemen­ts Tanguay, qui croit beaucoup au potentiel de ceux qui l’entourent.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS « Personne n’a la science infuse, alors il faut savoir utiliser et mettre à profit le talent de chacun », expose Jacques Tanguay, vice-président et directeur général d’ameublemen­ts Tanguay, qui croit beaucoup au potentiel de ceux qui l’entourent.
 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Dans son bureau, au siège social d’ameublemen­ts Tanguay, Jacques Tanguay s’applique à transmettr­e à ses employés les mêmes valeurs que lui a inculquées son père, Maurice. Trois ans après un malaise cardiaque, Jacques Tanguay a subi une opération et perdu beaucoup de poids. Depuis, l’homme d’affaires s’efforce de maintenir une bonne hygiène de vie.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Dans son bureau, au siège social d’ameublemen­ts Tanguay, Jacques Tanguay s’applique à transmettr­e à ses employés les mêmes valeurs que lui a inculquées son père, Maurice. Trois ans après un malaise cardiaque, Jacques Tanguay a subi une opération et perdu beaucoup de poids. Depuis, l’homme d’affaires s’efforce de maintenir une bonne hygiène de vie.

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