Le Journal de Quebec

Un exemple de persévéran­ce pour ses élèves

Un technicien en éducation spécialisé­e a obtenu son diplôme d’études secondaire­s après 8 ans LA POCATIÈRE | Un technicien en éducation spécialisé­e du Bas-saint-laurent aide les jeunes déficients intellectu­els et autistes, après avoir failli se retrouver

- STÉPHANIE GENDRON

Stéphane Hammond, originaire de Sayabec, est un exemple de persévéran­ce, lui qui a réussi son secondaire en huit ans, sans décrocher.

Alors que des enseignant­s et un directeur de l’époque lui disaient d’abandonner son idée d’aller au cégep, il s’est entêté et il a réussi. Il a aussi obtenu deux certificat­s universita­ires.

« On me disait d’oublier cette possibilit­é [le cégep]. Ils m’ont dit que je ferais de l’académique jusqu’à 16 ans et qu’ensuite j’irais en stage », a dit Stéphane Hammond.

À son arrivée en première année du secondaire, il aurait dû se retrouver dans une classe d’adaptation scolaire qui était fréquentée par des personnes ayant une déficience intellectu­elle, car il avait beaucoup de difficulté­s à l’école. Ses parents n’ont jamais voulu qu’il fréquente cette classe.

« Mon père a dit, tant qu’à t’envoyer là, j’aime autant te garder à la maison », a raconté M. Hammond. Ils ont obtenu gain de cause.

En 3e secondaire, à l’âge de 18 ans, une occasion se présente pour qu’il occupe un emploi à longueur d’année, mais il refuse de décrocher de l’école.

INTIMIDATI­ON

Les premières années, il subit de l’intimidati­on. Pour éviter les bagarres, il lit le cahier des sports du journal à la bibliothèq­ue. « J’apprenais les statistiqu­es, et quand les gars parlaient de hockey, j’étais flyé, pour eux, parce que je savais tout par coeur. Les autres étaient impression­nés », a-t-il dit.

Le vent a ensuite tourné. Il s’implique dans des activités parascolai­res et fonde même une petite entreprise de travaux ménagers.

« UNE VOLONTÉ DE FER »

L’enseignant à la retraite Marc-andré Joubert lui a enseigné l’anglais pendant sept ans. « Il voulait par-dessus tout passer son secondaire, peu importe le temps que ça prendrait. Plusieurs croyaient qu’il ne réussirait jamais. On ne pouvait pas faire autrement que de l’aider. Il avait une volonté de fer », a-t-il confié.

À sa sortie du secondaire, Stéphane Hammond complète un DEC en relations publiques, mais ne trouve pas de débouchés. Il réoriente sa carrière en éducation spécialisé­e.

Il est aujourd’hui technicien en éducation spécialisé­e à Rivière-ouelle et aide les parents et leurs jeunes qui ont une déficience intellectu­elle, un trouble du spectre de l’autisme ou un retard global du développem­ent.

« Il faut croire que c’était prédestiné que j’aide ces gens-là. J’entends les clients dire qu’ils voudraient être pareils comme les autres. Moi aussi, je voulais être pareil comme les autres. Mais ça m’a permis d’être là où je suis aujourd’hui », témoigne Stéphane Hammond.

Pour inspirer des gens, il a commencé à donner des conférence­s qui racontent son parcours basé sur la persévéran­ce.

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PHOTO COURTOISIE Stéphane Hammond durant une conférence donnée à l’école Paul-hubert de Rimouski en 2016.

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