Le Journal de Quebec

Stop ! Le monde va trop vite !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Avant, ça prenait du temps pour que la société change, évolue.

Pour qu’une nouvelle idée, qui semblait initialeme­nt bizarre, étrange, pour ne pas dire complèteme­nt farfelue, soit acceptée par l’ensemble de la population.

Ça pouvait prendre des décennies.

Aujourd’hui, on voudrait que tout se fasse en criant « Ciseau ! »

C’EST FINI !

Regardez… On vient tout juste d’accepter le fait que des hommes peuvent se sentir femmes et des femmes se sentir hommes qu’on nous dit que le genre n’existe pas !

« Il n’y a plus de femme ni d’homme ! — Ah non? — Non, c’est fini !

— Ben coudonc. O.K., merci…

— Et puis, il n’y a plus de mère ni de père !

— Ah non? C’est fini, ça aussi ? — Oui, c’est fini ! — C’est quoi, alors ? — Parent 1, Parent 2. Il peut aussi y avoir un Parent 3. — Ah oui ? — Ben oui ! C’est comme ça… — Bon, ben coudonc. Je vais essayer de digérer ça…

— Et puis tu n’as plus besoin d’être noir pour être considéré comme un Noir. — Ah non? — Non. Ça aussi, c’est fini. L’important, maintenant, c’est comment tu te sens en dedans. — Mais la race… ? — Il n’y a plus de races. Tout ça, ce sont des vieux concepts, des vieilles idées. C’est fini, dépassé.

— Décidément… Merci de me tenir au courant, je n’avais pas reçu le mémo. Je vais penser à tout ça...

— Non seulement tu peux changer de sexe, mais tu peux changer de genre selon tes humeurs. — Pour vrai ? — Oui, pour vrai. Tu peux te sentir homme le lundi et femme le mardi.

— Comme ça ? En claquant des doigts ?

— Oui, oui, en claquant des doigts ! C’est fini, le genre et le sexe. Aujourd’hui, les gens sont non genrés et non binaires.

— Bon, ben coudonc. C’est tout ? Je peux retourner manger mes céréales, là ? »

TOUS ÉGAUX

« J’espère que tu n’as pas mis de lait dans tes céréales ! — Comment ça? — Parce que c’est fini, ça aussi. — Ah oui ? — Oui. C’est mauvais pour la santé. En plus, traire des vaches, c’est spéciste. — Spéquoi ? — Spéciste. C’est comme raciste, mais envers les espèces animales. Tu exploites ta vache, car tu la trouves inférieure à toi.

— Quoi, les vaches ne sont plus inférieure­s aux êtres humains ? — Non. Nous sommes tous égaux, maintenant. Les animaux, les humains, les arbres, les plantes… Nous avons tous des droits. La hiérarchie entre les espèces, c’est fini !

— Bon, ben… Je vais le dire à ma fille…

— Ta fille n’est plus ta fille ! Céline Dion l’a dit, nos enfants ne nous appartienn­ent plus — la famille, l’autorité parentale, l’obéissance, l’idée que les profs en savent plus que les élèves, la gradation, les gagnants et les perdants, les forts et les faibles, les employeurs et les employés, tout ça, c’est fini. — C’est tout fini ? — Tout. — Bon, ben… Merci. Je pense que je vais aller me coucher, moi… »

Peut-on prendre le temps de mesurer l’impact de tous ces changement­s ?

VITE, VITE, VITE

On rit, mais ce n’est pas drôle. Le monde va beaucoup trop vite.

Peut-on prendre le temps de mesurer l’impact de tous ces changement­s avant de tout jeter aux poubelles ?

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