Vers une pénurie d’insuline en 2030
Les experts réclament une meilleure accessibilité de l’hormone
La moitié des diabétiques pourraient se trouver privés d’insuline dans moins de 15 ans, selon une étude récente qui met en alerte le monde scientifique.
Chez les personnes non diabétiques, l’insuline est sécrétée par le corps de façon continue.
En revanche, chez les personnes diabétiques, l’injection d’insuline est souvent nécessaire pour permettre au glucose de pénétrer le sang et alimenter les cellules.
Or, une pénurie d’insuline à l’échelle de la planète se profilerait dans les prochaines années alors que le nombre de personnes souffrant de diabète est appelé à augmenter, selon une recherche publiée la semaine dernière dans la revue spécialisée The Lancet.
Trois entreprises dominent le marché de l’insuline, un produit très coûteux.
ZONES PLUS TOUCHÉES
D’après cette même étude, l’afrique, l’asie et l’océanie seront les zones les plus affectées par le manque d’insuline.
Les auteurs de l’étude plaident donc pour une plus grande accessibilité de cette hormone.
« Nos estimations suggèrent que l’accès actuel à l’insuline est hautement insuffisant, si on le compare aux besoins projetés, et que davantage d’efforts doivent être déployés pour ce problème de santé publique imminent », a ainsi expliqué à la chaîne américaine CNN le Dr Sanjay Basu, professeur de médecine à l’université Stanford et directeur de cette étude.
AUGMENTATION
Selon les auteurs de l’étude, le nombre de personnes souffrant d’un diabète de type 2 dans le monde pourrait passer de 406 millions à 511 millions en 2030.
Toutes les personnes diabétiques n’ont pas besoin d’insuline, toutefois, rappelle-t-on dans l’étude. Le nombre de ceux pour qui l’hormone sera nécessaire est appelé à augmenter de 20 % dans les 15 prochaines années.
Ce qui voudrait dire qu’en 2030, 79 millions de personnes souffrant d’un diabète de type 2 auraient besoin d’un apport d’insuline.
« À moins que les gouvernements ne prennent des mesures fortes pour simplifier l’accès à l’insuline, son utilisation ne sera pas optimale », explique le Dr Basu.
L’organisme Diabète Québec estime que 830 000 personnes vivent avec le diabète dans notre province.