Cruelle lenteur bureaucratique
Personne n’a oublié les images des inondations du printemps 2017. Des familles se sont retrouvées sans toit, rongées par l’angoisse face à leur avenir immédiat : « Quand vais-je pouvoir reconstruire ? En aurais-je les moyens ? Où allons-nous vivre en attendant ? »
Dix-huit mois plus tard, des dossiers ne sont pas encore réglés. L’ex-ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s’était pourtant démené pour accélérer le traitement des réclamations, mais un an après les événements, une centaine de sinistrés habitaient toujours à l’hôtel.
De nouvelles règles existent depuis mars dernier, mais bonne chance pour les comprendre : « Pour un dommage qui se manifeste graduellement ou tardivement, le délai court à compter du jour où il se manifeste pour la première fois, pourvu que cette première manifestation ne soit pas postérieure de plus de cinq ans à la mise en oeuvre du programme ou à la décision d’élargir le territoire, selon le cas. »
C’est comme ça sur 55 pages.
GATINEAU
François Legault, qui a effectué sa première sortie en tant que premier ministre à Gatineau pour rencontrer les sinistrés de la tornade qui a dévasté le quartier Mont-bleu, veut s’attaquer à la lenteur de la bureaucratie.
Ses paroles ont été entendues : « En ce moment, on dirait qu’on invente des règles à chaque catastrophe. Je me mets à la place d’une personne qui a perdu 50 000 $ et qui ne sait pas un mois plus tard quel montant lui sera remboursé. Il faut que ça change. »
La sinistrée Josée Pelletier qui a survécu en s’agrippant à une poignée de porte alors que le toit et les murs de son appartement étaient emportés par la tornade de force F3, racontait au Journal hier qu’elle est sans logis depuis septembre. « On a été laissés à nous-mêmes. »
LAC-MÉGANTIC
Juillet 2018 marquait le cinquième anniversaire de l’hécatombe de Lac-mégantic. C’est long cinq ans, mais pas assez pour construire une voie de contournement, pas assez pour un mémorial permanent, pas assez pour terminer la reconstruction du centre-ville. Des délais incompréhensibles pour plusieurs.
Personne ne veut que de l’argent des contribuables soit lancé par les fenêtres, mais la proposition du gouvernement Legault de mettre sur pied un programme simplifié pour tous les sinistrés est un bon début.
Il faut moins de paliers décisionnels, moins de signatures, moins de meetings, moins de rapports qui servent à protéger les fesses des fonctionnaires et plus d’empathie, et de notion de service, chez ceux qui s’occupent directement des sinistrés. Dire à quelqu’un qu’il ne sera pas indemnisé rapidement exige doigté et compassion. Pas la méthode fret-netsec à laquelle certains auraient été exposés.
Sans oublier Ottawa qui se traîne les pieds quand vient le temps de transférer de l’argent promis au Québec.
Dès qu’il est question de l’état, tout prend du temps au Québec
LONG, LONGTEMPS
Dès qu’il est question de l’état, tout prend du temps au Québec, des enquêtes de L’UPAC à la protection de bâtiments patrimoniaux en passant par l’administration de la justice et le traitement des dossiers de l’immigration, avec les résultats que l’on connaît.
François Legault pourra-t-il instaurer plus d’efficacité ?