Le Journal de Quebec

Deux autres ados plaident coupables

- SOPHIE CÔTÉ

Deux des cinq adolescent­s du Séminaire des Pères maristes accusés dans l’affaire de partage de photos nues de trois jeunes filles de l’école privée ont reconnu hier avoir réussi à obtenir des clichés osés de leurs amies en les couvrant de compliment­s sur Snapchat.

Un mois après le plaidoyer de culpabilit­é pour leurre d’un premier accusé, François et Renaud (prénoms fictifs) ont plaidé coupables à leur tour en Chambre de la jeunesse devant leurs parents et les trois jeunes plaignante­s au dossier.

Des photos nues de ces dernières ont fait le tour de l’école, et ont même été partagées avec des étudiants d’autres établissem­ents scolaires, soit avec un élève du Séminaire Saint-françois et un cousin d’une victime étudiant au cégep, a-t-on appris hier.

François a plaidé coupable à des accusation­s de leurre à l’endroit des trois plaignante­s, en plus d’avoir rendu accessible une image intime sans consenteme­nt.

Renaud a pour sa part plaidé coupable de leurre à l’endroit de deux des mêmes victimes ainsi que de distributi­on de pornograph­ie juvénile.

INSISTANCE

Au cours de l’année scolaire 2017-2018, les garçons de 13 et 14 ans, populaires, ont insisté auprès des jeunes filles de leur école pour recevoir des photos de leurs seins et parfois même de leurs parties intimes en conversant sur Snapchat, une applicatio­n dont les envois sont éphémères.

François les mettait en confiance et leur répétait qu’elles étaient les plus belles.

Ce dernier, qui a envoyé de fausses photos de lui nu pour les convaincre, a fait aussi une capture d’écran d’une photo et a menacé sa victime de tout dévoiler si elle ne s’exécutait pas à nouveau.

Les victimes ont vécu des moments extrêmemen­t difficiles et se sont senties « isolées ». Elles se sont fait « traiter de tous les noms, de pute, de salope » dans l’école, a relaté le procureur de la Couronne.

NOUVELLES ACCUSATION­S

Les deux garçons, qui fréquenten­t toujours le Séminaire en devant respecter de nombreuses conditions, reviendron­t devant le tribunal au début de l’année 2019 pour connaître leur peine.

La direction de l’école, qui avait dû réintégrer ces deux jeunes et un autre en août sur ordre de la Cour supérieure, a soutenu qu’elle prendrait « le temps nécessaire pour examiner attentivem­ent » ces plaidoyers de culpabilit­é, « un élément nouveau et majeur dans le dossier », pour ensuite « évaluer l’approche à préconiser dans les circonstan­ces ».

Par ailleurs, des accusation­s de distributi­on et d’avoir rendu accessible de la pornograph­ie juvénile sans consenteme­nt se sont ajoutées hier dans le dossier d’un des accusés qui subira possibleme­nt un procès.

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