La NASA soulagée
Sonde Insight a atterri sans encombre sur Mars
PASADENA | (AFP) « Atterrissage confirmé ! » La sonde Insight de la NASA s’est posée comme prévu hier à 15 h 53, heure de l’est, à la surface de Mars après sept ans de travail, sept mois de voyage dans l’espace et sept minutes d’angoisse durant sa périlleuse descente.
Explosions de joie et embrassades ont soudainement remplacé les sourires crispés au centre de contrôle de la mission situé au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena (Californie).
« C’était intense ! » s’est exclamé depuis Pasadena Jim Bridenstine, le patron de l’agence spatiale américaine, qui avait revêtu la chemise bordeaux servant d’uniforme aux équipes d’insight.
Deux heures seulement avant son entrée dans l’atmosphère martienne, Insight se trouvait encore à plus de 25 000 km de la planète rouge et les ingénieurs de la NASA ne pouvaient rien faire d’autre que croiser les doigts.
PRESQUE PARFAIT
De l’entrée dans l’atmosphère martienne et ses tempêtes de poussière jusqu’au contact avec le sol, tout était préprogrammé.
Et ces phases critiques se sont déroulées conformément aux prévisions, à un détail près : la sonde a atterri avec une minute d’avance sur l’horaire.
Quelques minutes plus tard, Insight a envoyé sa première photo prise depuis la surface de la planète, une image brumeuse, sans doute assombrie par le nuage de poussière créé par l’impact, mais où l’horizon est visible, de même qu’une ou deux roches.
Peu après son entrée dans l’atmosphère de Mars, les frottements ont fait monter la température à 1500 °C, mais Insight était bien à l’abri derrière son bouclier thermique renforcé.
L’appareil se déplaçait alors à environ 20 000 km/h, soit trois à quatre fois plus vite qu’une balle de fusil, après un périple interplanétaire de 480 millions de km.
LES ÉTAPES
Quatre minutes et une centaine de kilomètres plus bas, un parachute s’est ouvert automatiquement, freinant brutalement la descente. Puis l’atterrisseur a déployé ses trois jambes et le parachute s’est détaché.
La sonde a ensuite allumé ses 12 rétrofusées qui ont ralenti à environ 8 km/h sa vitesse.
Dernière étape cruciale : le déploiement des deux panneaux solaires de l’engin. Par temps clair, ces panneaux fournissent une puissance de 700 watts. Tout juste de quoi faire tourner un robot-mixeur, relève la NASA.
La sonde doit scruter l’intérieur de Mars pour tenter de comprendre l’épaisseur et la composition du sol, de la croûte jusqu’au noyau, dont on ignore s’il est liquide ou solide.