Le Journal de Quebec

Mort des suites d’une maladie cardiaque non diagnostiq­uée

Le jeune Jacob Therrien est décédé subitement devant ses parents

- ELISA CLOUTIER

Plus d’un an après le décès subit d’un jeune garçon de St-elzéar, le coroner conclut que Jacob Therrien est mort naturellem­ent des suites d’une maladie génétique cardiaque. Un soulagemen­t pour ses parents, qui peuvent enfin expliquer la mort tragique de leur fils de 11 ans.

Sans le savoir, le garçon était atteint d’une cardiomyop­athie hypertroph­ique. Le 22 octobre 2017, Jacob participai­t avec sa famille à une randonnée aux Sentiers pédestres des 3 monts de Saint-joseph-de-coleraine lorsqu’il a perdu connaissan­ce avant de faire un arrêt cardioresp­iratoire.

Contrairem­ent à son habitude, le jeune sportif, qui était en parfaite santé, avait montré quelques signes de fatigue.

ANOMALIE GÉNÉTIQUE

Selon le coroner Donald Nicole, la maladie résulte d’une anomalie génétique et n’entraîne la plupart du temps aucun symptôme. Mais dans certains cas, les personnes atteintes ressentent notamment de l’essoufflem­ent à l’effort ou des étourdisse­ments.

« L’épaississe­ment des parois du coeur [...] fait en sorte qu’il y a moins de sang qui se rend au coeur et c’est là que ça peut causer un malaise ou [une] arythmie maligne », explique le coroner.

« Ça peut mener à un décès, alors que d’autres qui en sont atteints vont vivre avec toute leur vie. Dans le cadre de ma pratique, ça fait quelques fois que ça arrive, chez des jeunes personnes qui étaient en train de travailler ou qui se sont effondrées subitement à l’effort », poursuit-il.

Même si le rapport du coroner donne une explicatio­n sur la mort subite de leur enfant, les parents affirment n’avoir vu aucun signe avant-coureur.

« C’est la première fois cette journée-là que je me suis dit que mon fils avait peutêtre quelque chose. Il pleurait, il avait de la peine parce qu’il n’arrivait pas à suivre. Pourtant, nous n’étions pas à la course, nous étions à la marche. C’est dur en tant que parent de déterminer ce qui se passe exactement », confie son père, Clément Therrien.

ÉLECTROCAR­DIOGRAMME

Les parents de Jacob Therrien estiment par ailleurs qu’il pourrait être rassurant d’effectuer des électrocar­diogrammes aux enfants, surtout pour les jeunes sportifs.

« Ça ne coûte pas cher à la société, c’est fait dans un CLSC, par une infirmière. Pour nous, ça aurait pu nous donner un petit signe que son rythme cardiaque était anormal et nous aurions pu faire d’autres tests par la suite », dit-il.

« C’est presque le seul moyen de diagnostiq­uer une maladie cardiaque et c’est le moyen le plus facilement accessible », mentionne pour sa part sa mère, Sandra Lessard.

La famille Therrien a d’ailleurs passé une batterie de tests au cours de la dernière année. Heureuseme­nt, aucun n’est atteint de la même maladie que Jacob. « La vie est très fragile, ça tient à un fil », dit M. Therrien avec émotion.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Le jeune Jacob Therrien est décédé subitement à l’âge de 11 ans, en octobre 2017. Il était atteint sans le savoir d’une cardiomyop­athie hypertroph­ique.
PHOTO COURTOISIE Le jeune Jacob Therrien est décédé subitement à l’âge de 11 ans, en octobre 2017. Il était atteint sans le savoir d’une cardiomyop­athie hypertroph­ique.

Newspapers in French

Newspapers from Canada