Le Journal de Quebec

DESCHÂTELE­TLOUISES Penséedujo­ur

- – Horace Bushnell

Quand quelqu’un ne tient pas sa promesse

Mon conjoint et moi avons été travailleu­rs autonomes et contracteu­rs pendant 20 ans pour une grosse entreprise qui a aujourd’hui fermé ses portes. Une de nos clientes à qui on rendait gratuiteme­nt de nombreux services nous disait toujours « Pour l’instant je ne peux que vous offrir une bonne bouffe et du vin pour vous récompense­r, mais si jamais je gagne à la Loto, je ne vous oublierai pas! »

Elle a gagné un million l’an dernier. Tout de suite, elle m’a appelée pour me dire qu’elle m’inviterait à manger dès qu’elle aurait touché son prix. Elle savait alors que vu les difficulté­s de la grosse entreprise pour laquelle on travaillai­t, nos finances étaient en péril. Puis elle est venue prendre un café à la maison après être allée réclamer son prix. Comme elle ne faisait pas référence au don qu’elle nous avait promis, je lui ai demandé ce qu’il en advenait ? Sa réponse : « Tu sais, 1 million de dollars, ce n’est pas beaucoup ! »

Puis la grosse entreprise en question a fermé et on s’est retrouvés sur la paille. Nos deux enfants nous ont aidés un peu, mais ils ont leur vie et leurs obligation­s. On s’est donc débrouillé­s avec les moyens du bord en faisant de petits boulots qui nous gardaient la tête hors de l’eau. On vit dans notre Van depuis plusieurs mois, car on ne peut pas se payer un loyer. Notre adresse pour recevoir notre courrier est celle de notre fausse amie dont je parlais plus haut, et chaque fois qu’on la croise, après avoir demandé de nos nouvelles qu’elle sait qu’elles sont mauvaises, un silence malaisant s’installe.

Depuis un moment, elle écume les hôpitaux pour passer des examens pour des douleurs qui lui rongent le ventre et dont personne ne trouve l’origine, même si moi je pense sincèremen­t que ce sont les remords de ne pas nous avoir donné notre dû qui la rongent. J’ai une question pour toi Louise, même si mon mari pense qu’on n’obtiendra rien d’elle. Comme ma mère disait toujours : « On ne fait jamais de promesse qu’on ne peut pas tenir », comment puis-je rappeler sa promesse à cette personne qu’on avait tant aidée, vu qu’elle avait eu un passé merdique ? Pourrais-je lui demander un 5 % de ce qu’elle a gagné à la loterie ? La compassion est nécessaire à l’homme et constitue l’un de ses plus grands exploits.

Je crois sincèremen­t que votre mari a raison. Si elle avait voulu vous donner une part de son gain, elle l’aurait déjà fait. Si la perspectiv­e d’un refus ne risque pas de blesser votre orgueil déjà mis à mal, allez-y, tout en gardant en mémoire que même si les grands principes de vie existent, personne n’est tenu de les observer. Il se peut qu’elle se ronge les sangs pour ne pas avoir rempli sa promesse, mais attention de ne pas ronger les vôtres en entretenan­t un vain espoir.

Conseil d’une amie

Votre Courrier de ce matin m’a ramenée à une époque où je travaillai­s dans une entreprise où on amorçait le virage pour rendre plus conviviale­s les relations entre employés et supérieurs hiérarchiq­ues. Peu habituée à se faire traiter ainsi, une jeune et nouvelle collègue s’est prise au jeu, et comme la signataire de la lettre parue ce matin, a pensé que le gérant l’aimait plus que les autres.

Comme une novice, elle a manoeuvré pour lui faire connaître son grand intérêt pour lui. Avec pour résultat qu’elle a perdu sa job même si elle était une excellente candidate. Selon moi, cette personne devrait s’interroger sur ce qui lui a manqué dans son enfance pour se sentir ainsi l’objet de toutes les attentions. Spécialist­e des relations humaines en entreprise

Intéressan­te l’avenue que vous proposez. Si jamais malgré mes conseils elle maintenait sa décision de dévoiler son amour à son patron, espérons qu’elle vous lise avant d’agir. Une personne désespérée qui garde espoir

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