Québec pourrait revoir ses cibles de réduction de GES
Afin d’éviter de rater l’objectif, le gouvernement Legault envisage d’abaisser les cibles de réduction de gaz à effet de serre fixées pour 2020.
Le premier ministre François Legault souhaite établir des cibles plus réalistes et blâme le précédent gouvernement libéral pour expliquer que le Québec ne pourra probablement pas réduire comme prévu, d’ici deux ans, ses émissions de GES de 20 % par rapport au niveau de 1990.
Les derniers bilans d’émissions de GES datent de 2015, mais déjà le Québec semblait se diriger vers un échec.
« Il faut qu’on ait des estimés de 2019, 2020, pour voir jusqu’à quel point c’est réaliste, l’objectif de 2020 », a dit le premier ministre Legault hier.
« Je veux d’abord voir ce qui a été fait ou ce qui n’a pas été fait par le gouvernement libéral, parce qu’on est à deux ans de l’échéance », a ajouté le premier ministre.
CAP SUR 2030
Par la suite, son gouvernement sera « responsable » des engagements du Québec pour 2030, qui prévoient une réduction de 37,5 % par rapport au niveau de 1990. « Je veux m’assurer que notre plan va nous permettre d’atteindre la cible 2030 », a ajouté M. Legault. L’objectif pour 2030 demeure inchangé, affirme son entourage.
La réduction de 20 % des GES sous le niveau de 1990 d’ici 2020 avait été adoptée sous les libéraux de Jean Charest en 2009. D’ailleurs, cette cible « est reflétée dans les cibles d’émission établies dans la réglementation du marché du carbone avec la Californie », rappelle un regroupement mené par Greenpeace dans une lettre ouverte distribuée hier. Les signataires réclament « le maintien des cibles de réduction de GES ».
DISCOURS INAUGURAL
Le premier ministre a créé de grandes attentes lors du dévoilement de son Conseil des ministres. Alors que la CAQ avait peu parlé d’environnement en campagne électorale, François Legault avait assuré avoir « bien reçu le message de la population » à ce sujet. Aujourd’hui, il devrait d’ailleurs réserver une part de son discours inaugural à la question environnementale.
D’ailleurs, les partis d’opposition n’ont pas tardé à lui rappeler ses engagements.
« Je dois vous dire que je suis très inquiet [...] parce qu’encore une fois tout le monde parle de l’urgence environnementale, et ce que je vois, c’est que ça ne semble pas être une très grande priorité du gouvernement à ce stade-ci, a commenté hier le chef libéral intérimaire, Pierre Arcand. Et non seulement ce n’est pas une priorité, mais j’ai l’impression qu’en cette matière, le Québec s’en va plutôt vers un recul. »