Le Journal de Quebec

La recette du succès pour le tramway

- STÉPHANIE MARTIN

Pour réussir son projet de transport structuran­t, Québec a besoin d’un maire charismati­que, de l’aide des gouverneme­nts et d’une collaborat­ion avec les villes environnan­tes, estiment trois experts.

Les professeur­s Jean Mercier et Mario Carrier, de l’université Laval, et Fanny Tremblay-racicot, de L’ÉNAP, lancent aujourd’hui un livre dans lequel ils analysent les exemples de trois villes américaine­s qui ont bâti un système de transport collectif structuran­t efficace et attrayant.

Avec le professeur Fabio Duarte, du MIT, ils se sont penchés sur les cas de Montréal, Seattle et Curitiba, au Brésil.

Dans ces villes, la proportion de gens qui prennent le transport collectif pour se rendre au travail se situe autour de 45 %. C’est farami- neux comparativ­ement à Québec où ce sont 12 % des gens qui adoptent ce mode de transport.

À travers les recherches et les entrevues qu’ils ont menées, ils ont pu dégager des facteurs communs à ces réussites.

Mario Carrier identifie l’apport d’un « personnage charismati­que » pour vendre le projet.

TÉNACITÉ

Son collègue Jean Mercier ajoute qu’« il faut avoir des idées, de la ténacité et de la continuité sur plusieurs décennies. Souvent, c’est un maire qui a pris l’objectif à mains nues et qui l’a porté, quitte à se faire battre lors d’une élection ou deux par après. Mais il aura quand même laissé sa marque sur la ville ».

Le maire Régis Labeaume, dit M. Mercier, est cependant confronté aux aléas du financemen­t gouverneme­ntal. Mais en ce moment, il y a une « fenêtre d’opportunit­é » que Québec doit absolument saisir avant qu’elle ne se referme, croient les experts.

Mais même avec du leadership et du financemen­t, la clé de la réussite d’un réseau structuran­t est la densificat­ion, ajoute Fanny Tremblay-racicot.

Et dans la périphérie de Québec, c’est ce qui manque. « Pour avoir du monde dans les autobus, il faut que ce soit assez dense, parce que c’est trop cher à opérer. »

« Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu le gouverneme­nt fédéral, provincial et la Ville de Québec avoir une aussi grande volonté de développer le transport collectif, mais tout ça est ralenti par la dynamique métropolit­aine », remarque M. Carrier.

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