Harper propose ses remèdes au populisme
L’ex-premier ministre prône davantage de réalisme
AGENCE QMI | Il est nécessaire que les gouvernements soient à l’écoute des insatisfactions de leur population et qu’ils adaptent leurs politiques afin d’éviter des options extrêmes, a prévenu l’ancien premier ministre du Canada Stephen Harper, qui a accordé hier une première entrevue en français depuis son retrait de la vie politique.
En exclusivité à TVA Nouvelles, M. Harper a expliqué à Mario Dumont avoir écrit le livre Right Here, Right Now ( Ici, maintenant, en français) pour donner des conseils aux conservateurs à travers le monde sur la façon de répondre à la montée du populisme.
« Le conservatisme est une philosophie basée sur l’expérience humaine, a résumé Stephen Harper. Ce n’est pas une feuille de route pour tous les pays, dans toutes les circonstances, mais je pense que nous sommes bien positionnés pour vraiment réaliser que le populisme exprime des inquiétudes et des préoccupations bien réelles. Il est nécessaire de proposer des solutions réalistes. »
L’ancien chef du Parti conservateur du Canada croit que des politiques ont été réa- lisées de très mauvaise façon dans plusieurs pays depuis des années et que l’insatisfaction des citoyens est légitime. On en voit un exemple présentement aux États-unis. Bien que le président Donald Trump soit quelqu’un de « culturellement très non canadien », il parle au nom d’un grand pourcentage de la population, selon M. Harper.
Au lieu d’une opposition gauche-droite, Stephen Harper constate qu’un spectre politique élitisme-populisme extrême s’installe dans certains pays, dont la France. Le mouvement des « gilets jaunes » en est l’exemple le plus récent.
« Le président français représente l’élite libérale. Il propose une taxe sur le carbone massive sur la population qui n’est pas réaliste », croit M. Harper.
DÉCLIN DES MÉDIAS TRADITIONNELS
Stephen Harper croit que les mouvements populistes peuvent prendre de l’ampleur grâce aux médias sociaux et aux médias non traditionnels.
Il est aujourd’hui plus facile d’organiser des idées politiques à l’extérieur du cadre des médias dits traditionnels.
« Je pense que la montée du populisme et le déclin des médias traditionnels ne sont pas une coïncidence », a dit l’ancien chef de gouvernement.