Une école gratuite et sans profs à Québec ?
Québec Numérique s’intéresse à l’école 42 de Paris
PARIS | Le maire Régis Labeaume a visité, hier, les locaux de l’école 42 de Paris, une institution unique, gratuite et sans profs, pour les développeurs de logiciels de demain. Le concept pourrait être importé à Québec.
Fondée et financée par le multimilliardaire français des télécommunications Xavier Niel, cette école accueille environ 3500 élèves de 18 à 30 ans par année sur les quelque 30 000 demandes d’inscription qu’elle reçoit. Aucune formation préalable n’est requise, mais des tests d’admission, basés sur la logique, permettent d’y entrer.
Pas d’enseignants, donc, mais un minimum de soutien pédagogique et surtout l’aide de ses pairs pour venir à bout des projets à livrer, ce qui permet un partage des connaissances et un apprentissage à la vitesse grand V dans cet environnement bouillonnant, ouvert 365 jours par an, 24 heures sur 24. Les étudiants définissent eux-mêmes leurs horaires.
DES NÉGOCIATIONS POUR QUÉBEC
Lors de notre passage hier après-midi, les trois salles de 300 ordinateurs étaient bondées. Ce concept d’autoformation commence à faire des petits un peu partout dans le monde. À Paris, les employeurs s’arrachent ces étudiants débrouillards qui ne décrocheront pourtant aucun diplôme reconnu par l’état. Les offres de stage et d’emploi abondent.
Inspiré par cette école nouveau genre, l’organisme Québec Numérique est actuellement en négociation pour une franchise de l’école 42, afin de l’installer à Québec. Le chargé de projet, Éric Demers, et la directrice générale, Martine Rioux, espèrent convaincre un jour la Ville de Québec de participer financièrement à l’aventure, d’où l’invitation à cette visite adressée au maire.
« On a terminé notre étude d’opportunité et on travaille pour monter notre financement. On a ciblé des parrains, et l’objectif, c’est que le privé contribue à 30 %. Le ministère de l’éducation est intéressé », a confié M. Demers. « Dans nos rêves les plus fous, on ouvrirait dès juillet 2019. »
PAS D’ENGAGEMENT DU MAIRE
Intéressé mais prudent, le maire de Québec n’a pas voulu s’engager pour l’instant. « Moi aussi je m’enthousiasme, mais ça prend beaucoup d’argent. On va respirer par le nez. On a d’autres propositions, on a d’autres idées aussi, on va voir... Je vais m’asseoir avec les leaders de l’industrie numérique et je verrai ce qu’on peut faire. »