Le Journal de Quebec

Les élus francophon­es se disent muselés par Ford

- PHILIPPE ORFALI

TORONTO | Doug Ford a laissé entendre hier qu’il ne céderait pas à la pression, qu’elle provienne des Franco-ontariens, d’ottawa, de l’opposition ou même de ses propres députés.

Le premier ministre ontarien voulait parler du sort réservé aux travailleu­rs de General Motors à Oshawa. Mais c’est plutôt la « question franco-ontarienne » qui a occupé toute la place.

Plus tôt, M. Ford avait tenté – en vain – d’empêcher la seule députée franco-ontarienne de son gouverneme­nt de prendre la parole pendant qu’était étudiée une mesure pour renverser ses compressio­ns en francophon­ie.

Amanda Simard a réussi à prendre la parole. La voix brisée par l’émotion, elle a persisté et signé.

« Le gouverneme­nt tente de nous enlever des institutio­ns importante­s. Ceci est une grave erreur. Notre langue est au coeur de notre identité. Il y a des francophon­es en Ontario depuis 400 ans. Nous ne sommes pas une minorité parmi tant d’autres, mais bien un des deux peuples fondateurs du Canada. »

INTERDITS DE PAROLE

Les députés libéraux franco-ontariens ont aussi été interdits de parole, le gouverneme­nt Ford invoquant la procédure parlementa­ire.

Les élus se prononçaie­nt sur une motion du Nouveau Parti démocratiq­ue de l’ontario, qui demande de rétablir le Commissari­at aux services en français et l’université de l’ontario français, tous deux abolis il y a deux semaines.

« On est en train de museler les francophon­es à Queen’s Park. [...] On n’est pas dans une dictature! », s’est exclamée, furieuse, la députée libérale d’ottawa, Nathalie Des Rosiers.

« C’est une attaque contre la francophon­ie, une attaque contre la démocratie », a-telle ajouté.

À OTTAWA

M. Ford, lui, se défend de s’attaquer aux francophon­es.

« J’aime les Franco-ontariens ! Ce sont des gens passionnés, comme moi! »

À Ottawa, tous les chefs de partis se rencontrai­ent pour discuter de la crise à la demande du conservate­ur Andrew Scheer.

« On a convenu avec tous les chefs de mettre la pression sur l’ontario pour qu’ils nous présentent un projet [pour l’université de l’ontario français] », a dit la ministre des Langues officielle­s, Mélanie Joly, qui participai­t aussi à la rencontre.

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AMANDA SIMARD Députée franco-ontarienne

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