Une conductrice d’autobus refuse de prendre le chemin
Elle ne voulait pas mettre la vie des enfants en danger
Une conductrice d’autobus scolaire de Gaspé a refusé de conduire des élèves à l’école, hier matin, en raison de la tempête, même si les établissements étaient ouverts.
Tammy-lee Buttle est montée comme prévu dans son autobus scolaire, tôt hier matin, les cours n’étant pas suspendus, mais elle a constaté que la route était glissante et dangereuse.
Aussi la conductrice d’autobus a-t-elle décidé de rebrousser chemin et de ne pas conduire quelque 80 jeunes du primaire et du secondaire aux écoles qu’ils fréquentent à Gaspé. C’était une première pour elle. « Je me suis dit : “C’est bien de valeur, mais je ne risquerai pas la vie des enfants et je ne risque pas ma vie à moi.” J’ai plusieurs enfants à prendre dans des côtes, ce n’est vraiment pas beau », a indiqué Tammy-lee Buttle.
Plusieurs parents ont applaudi sa décision. « Nous sommes chanceux d’avoir une personne qui est soucieuse des enfants qu’elle transporte. Elle ne se sentait pas à l’aise dans ces conditions et je trouve ça très responsable de sa part », a indiqué au Journal Joanie Stibre, une mère de famille qui a décidé de garder son enfant à la maison.
De 20 à 30 centimètres de neige et des vents étaient attendus en Gaspésie, hier, et un avertissement d’onde de tempête avec un risque de déferlement de vagues était en vigueur.
Un autre conducteur d’autobus de Gaspé, Martin Duguay, a pris la route malgré la chaussée glissante. Il a trouvé la route dangereuse et la moitié des enfants qu’il transporte habituellement, soit une vingtaine sur 40, sont restés à la maison, par décision des parents.
« J’ai vu des parents sur le bord du chemin qui ne comprenaient pas pourquoi l’école était ouverte », a déploré M. Duguay.
PLAINTE AU MINISTÈRE
Une étudiante du Centre de formation professionnelle de Gaspé dit avoir porté plainte au ministère de l’éducation concernant la décision de la direction de garder l’établissement ouvert. Marie-lou Pipon Henry a pris son véhicule pour conduire son enfant de 3 ans à la garderie, mais a rebroussé chemin en raison de l’état des routes. Elle a contacté la direction du centre qu’elle fréquente pour faire part de ses inquiétudes, photos et vidéos à l’appui, mais il n’y aurait pas eu d’ouverture.
Plusieurs écoles de la commission scolaire des Chic-chocs ont décidé de suspendre les cours, mais pas toutes. Les parents ou un transporteur ont le droit de refuser de conduire des enfants à l’école à cause des conditions routières, même si l’établissement est ouvert, selon la responsable des communications de la commission scolaire, Marie-noëlle Dion.
« Chaque fois qu’on a des tempêtes, qu’il y ait suspension de cours, fermetures ou bien que les écoles restent ouvertes, il y a toujours de l’insatisfaction », selon Mme Dion.