Accusée de maltraitance sur des handicapés
La propriétaire d’une résidence privée pour personnes atteintes de déficience intellectuelle a été accusée de voies de fait envers trois résidents vulnérables, à Thetford Mines.
Marie-pier Jean, 34 ans, a été arrêtée mercredi. Les huit résidents au total ont aussitôt été relocalisés et l’accusée, sans aucun antécédent, n’accueille plus personne sous son toit. Sans parler « d’histoire d’horreur », les responsables affirment que les faits allégués étaient suffisamment sérieux pour intervenir immédiatement.
« Quelqu’un a eu le courage de parler. La dénonciation s’est faite le matin, et en fin d’après-midi les résidents n’étaient plus là », a expliqué Mireille Gaudreau, du CISSS de Chaudière-appalaches.
« C’est absolument inacceptable. Surtout avec des clientèles vulnérables », a ajouté Chantal Kroon, directrice adjointe au programme soutien à l’autonomie des personnes âgées. L’alarme a été lancée par des professionnels de la santé inquiets qui ont contacté la police. L’enquête a été ouverte le 19 novembre et une dizaine de personnes ont été rencontrées.
DES SIGNES
Ces professionnels ont raconté aux policiers avoir constaté en 2018 des signes de mauvais traitements qui auraient été causés par la propriétaire. Les allégations portent sur l’hygiène des résidents, l’alimentation et le traitement des blessures.
Au moins cinq voisins interrogés connaissent bien la résidence qui existe depuis des années, mais ignoraient tout des gestes reprochés, même si certains ont aperçu plusieurs voitures de police il y a quelques jours. « Je n’ai jamais vu de violence à l’extérieur. Je suis très surpris, mais on ne sait jamais ce qui se passe dans les maisons », a commenté l’un d’eux. L’association renaissance de la région de L’amiante, qui a pour mission de promouvoir les droits des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, a refusé de commenter.
L’accusée a été libérée moyennant plusieurs conditions. La suite des procédures judiciaires a été fixée au 1er février 2019.