Un homme qui a tué des chatons veut devenir ingénieur
ROBERVAL | Un homme qui a tué des chatons avant d’en brûler dans un poêle veut éviter un casier judiciaire afin de devenir ingénieur.
Alexandre Sergerie, 27 ans, a plaidé coupable en août dernier d’avoir tué 10 chats que des gens lui vendaient ou donnaient après être entrés en contact avec lui sur internet. Or, selon la femme qui l’a dénoncé, Bianca Asselin, il en aurait fait disparaître beaucoup plus.
L’homme était fortement intoxiqué par la drogue lorsqu’il tuait de petits chats en les frappant à coups de bâton. Il brûlait ensuite leurs cadavres dans un poêle à bois pour les faire disparaître.
INGÉNIEUR
Sergerie possède un baccalauréat en ingénierie depuis juin dernier. Son avocat, Me Denis Otis, a plaidé hier pour que son client bénéficie d’une absolution conditionnelle, suivie d’une probation d’un an et d’un don de 2000 $, afin d’éviter d’avoir un casier judiciaire. Il souhaite ainsi pouvoir être membre de l’ordre des ingénieurs.
Me Otis le décrit comme étant un enfant unique « sans histoire » qui souhaite se reprendre en main et réussir sa carrière professionnelle.
Il ne comprend toujours pas quelles ont été les motivations de son client à tuer des chats. Il précise que son client et sa conjointe sont propriétaires d’un chien depuis cinq ans.
EXCUSES
L’homme de Saint-françois-de-sales au Lac-saint-jean dit qu’il est incapable d’expliquer pourquoi il a fait de la cruauté animale. Conscient que son passé risque de hanter son futur, il veut entreprendre des démarches pour être admis au tableau de son ordre professionnel.
Il a dit hier lors des représentations sur la peine au palais de justice de Roberval regretter ses actes et s’excuse auprès des propriétaires des chatons.
Sergerie a suivi une thérapie dans un CLSC pour traiter ses problèmes de toxicomanie après avoir été arrêté. Il a promis à la cour qu’il ne toucherait « plus jamais » à la drogue.
La procureure de la Couronne Frédérique Lindsay plaide pour une peine de quatre à six mois dans la collectivité. Selon elle, les crimes commis sur les chatons étaient prémédités. Elle insiste aussi sur le fait qu’il y a eu « arrêt d’agir » en raison de l’intervention de tierces personnes.
« La cause des gestes reste inexpliquée. C’est tout à fait inquiétant », croit Me Lindsay. « La consommation de méthamphétamines ne justifie pas la teneur de cette agressivité. »
Le juge Richard P. Daoust rendra son verdict ce matin.