Le Journal de Quebec

Le mandat de trop

- Jean-françois Gosselin est le chef de l’opposition officielle de la Ville de Québec

« LES CITOYENS ONT LE DROIT DE S’ATTENDRE À PLUS DU MAIRE DE QUÉBEC ! » — Jean-françois Gosselin

Dès son arrivée à l’hôtel de ville de Québec en 2007, Régis Labeaume n’a laissé personne indifféren­t.

Les citoyens de Québec avaient alors droit à un maire fougueux, au franc-parler unique. Un maire qui était prêt à tout pour défendre les intérêts de ses citoyens et faire avancer sa ville.

L’ABC DE L’USURE DU POUVOIR

En 2010, une première ombre se dessine au tableau : l’arrivée du soi-disant gourou du marketing, Clotaire Rapaille. Un imposteur grassement payé par l’administra­tion Labeaume pour refaire l’image de la Ville. Un échec douloureux pour le maire de Québec qui apparaît alors irrité devant les médias, qui remettent en question ses décisions dans ce dossier.

La même année, le maire traite ses fonctionna­ires d’incompéten­ts. Ce n’est pas la première fois que Régis Labeaume lance des insultes ou « fait du Labeaume », comme il se plaît lui-même à le dire. Et ce ne sera pas la dernière ! Citoyens, journalist­es, gens d’affaires, partenaire­s régionaux et membres de l’opposition ont également goûté à sa médecine au fil des ans.

Puis, est né le coffre-fort virtuel, un projet qui, promettait-il à l’époque, allait générer des économies notables pour les contribuab­les. Un projet finalement enterré en 2016 après avoir englouti plus de 1,5 M$ d’argent public.

C’est sans parler de l’amphithéât­re de Québec, inauguré en 2015. Aujourd’hui, les citoyens de Québec s’en tirent avec une entente discutable, selon laquelle la Ville doit rembourser 50 % des pertes d’exploitati­on de l’édifice, jusqu’à concurrenc­e du loyer annuel.

Depuis son ouverture, les contribuab­les ont perdu près de 6 M$ avec ce projet, ce qui est très loin des bénéfices promis par le maire autrefois débordant d’enthousias­me à la venue d’une équipe de la LNH... toujours attendue dans la capitale nationale !

En 2015, il y a eu le début du projet de SRB avec Lévis… et la fin, deux ans plus tard. Si l’année 2017 a sonné le glas du SRB, elle a également mis un terme à toute forme de collaborat­ion avec la Ville de Lévis.

Automne 2017. Régis Labeaume prend part à la course à la mairie pour un quatrième mandat. Il omet de parler de son intention de doter la ville de Québec d’un tramway. Le candidat Labeaume pousse même l’audace jusqu’à se positionne­r ouvertemen­t CONTRE ce mode de transport. Quelques semaines plus tard, il dévoile en grande pompe son projet de tramway à plus de 3 G$, un projet sur lequel les citoyens ne se sont jamais prononcés.

Le maire brise alors sa promesse de prendre deux ans pour analyser toutes les options.

Nous pourrions aussi évoquer le « vidange-gate », l’abribus tempéré à plus de 1,2 M$, la consultati­on publique bidon dans le dossier du Phare, la passerelle cyclable à près de 6 M$ dans le Vieux-port, le cafouillag­e dans le dossier de la nouvelle centrale de police, l’utilisatio­n du terme autiste en guise d’insulte ou le marché du Vieux-port qui, voué à disparaîtr­e, est revenu à la vie grâce aux pressions de l’opposition.

LES CITOYENS S’ATTENDENT À PLUS

Depuis 2007, de nombreux soldats d’équipe Labeaume, dont Patrick Paquet, ont claqué la porte. La plus récente crise de leadership de Régis Labeaume est survenue récemment, lorsque Jonatan Julien, qui n’a jamais hésité à prendre les coups pour son chef, s’est fait désavouer sur la place publique avant de démissionn­er.

Raymond Dion a également quitté le navire pour retrouver son droit de parole. Un droit de parole trop souvent accessoire au sein de l’équipe de monsieur Labeaume.

Dans les derniers mois, le maire de Québec est apparu moins en contrôle, plus irritable et arrogant, incapable de transmettr­e le feu sacré qui l’habitait à ses débuts et à mille lieues des préoccupat­ions des gens de Québec.

Il est grand temps que le maire se reconnecte sur les vrais enjeux de sa ville et, surtout, sur ses citoyens qui font actuelleme­nt les frais de son mandat de trop.

De son côté, l’opposition officielle s’engage à continuer de collaborer, à surveiller les dépenses de l’administra­tion en place, à proposer des mesures qui permettron­t d’améliorer la qualité de vie et à travailler à bonifier les services de proximité sur notre territoire. Nous nous battrons aussi toujours pour plus de respect et pour plus de transparen­ce à l’hôtel de ville de Québec.

Car finalement, les politicien­s doivent être au service des citoyens, et non l’inverse.

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