Le Journal de Quebec

Histoires d’horreur chez les francos

Plusieurs situations ont été réglées grâce au Commissair­e aux services en français, un poste qui sera aboli

- PHILIPPE ORFALI

TORONTO | Quand la Ville Reine a changé l’horaire de collecte de déchets, il y a deux ans, l’avis a été envoyé en anglais, en tamoul, en mandarin, en italien, en tagalog, en portugais et en espagnol. Mais pas en français.

« On a une politique qui dit que la Ville doit communique­r en français. Elle ne l’a pas fait. […] On ne fait pas face à de l’hostilité, on fait face à l’ignorance. Et c’est peut-être pire », lâche le Franco-torontois Gilles Marchildon.

Des histoires comme celle-là, tous les Franco-ontariens en ont vécu. Certaines sont anodines. D’autres donnent carrément froid dans le dos.

Alors que les compressio­ns du gouverneme­nt de Doug Ford dans les services en français déchaînent les passions chez nos voisins, Le Journal vous en rapporte quelques-unes.

Les francophon­es peuvent, pour l’instant, se tourner vers le Commissair­e aux services en français de l’ontario, François Boileau. Mais ce poste de chien de garde vient d’être aboli par le gouverneme­nt Ford. Ils ont fait partiellem­ent marche arrière, sauf que le remplaçant de Me Boileau sera placé sous l’autorité de l’ombudsman.

« Il ne pourra plus s’attaquer aux problèmes systémique­s, il pourra simplement traiter les plaintes, dit le commissair­e en entrevue au Journal. Moi, je suis un protecteur, un promoteur, un rassembleu­r, en plus d’être ombudsman. »

Depuis la création du poste il y a plus de 12 ans, l’appareil gouverneme­ntal a fait des pas de géant grâce à ses interventi­ons, dit-il.

« Mais on a aussi et surtout aidé des gens pris dans le système. Que ce soit des enfants de 2 et 4 ans à qui un travailleu­r social s’adresse uniquement en anglais alors qu’ils ne parlent pas cette langue, ou des gens malades qui n’ont pas accès à des soins dans leur langue au moment où ils en ont le plus besoin. »

DES EXEMPLES DE PLAINTES TRAITÉES PAR LE COMMISSAIR­E

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PHOTO PHILIPPE ORFALI Le Franco-torontois Gilles Marchildon dénonce les mauvais services en français. FRANÇOIS BOILEAU Commissair­e

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