Le Journal de Quebec

La boxe dans une position enviable

Le promoteur Bob Arum estime que son sport a une visibilité sans précédent

- MATHIEU BOULAY

Malgré ses 87 ans, Bob Arum est encore bien au fait de ce qui se passe dans sa compagnie et dans le monde de la boxe. Il possède encore le même flair qui lui a permis de prendre de bonnes décisions au fil des années.

Lorsqu’il a senti que la fin approchait chez HBO, Arum et ses lieutenant­s de Top Rank ont commencé à magasiner un réseau qui leur permettrai­t d’assurer la pérennité de leur entreprise.

Ils ont trouvé preneurs chez ESPN. Ils ont signé un pacte de sept ans qui leur permettra d’avoir les montants nécessaire­s pour présenter 30 galas par année et 24 autres à travers le monde. C’est ce qu’on appelle un contrat en or.

« La boxe n’a jamais été en aussi bonne posture, a indiqué Arum. Le patron de Disney, qui est propriétai­re D’ESPN, est un grand amateur de boxe.

« Selon leurs derniers chiffres sur ESPN +, c’est la boxe qui attire le plus d’abonnés parmi tous les sports. »

L’homme de boxe ne s’est pas gêné pour lancer une pointe à l’endroit de DAZN. Les dirigeants de ce site de diffusion en continu ont été très agressifs dans les derniers mois en tentant de mettre la main sur plusieurs boxeurs de renom. Canelo Alvarez fait partie de ceux-là.

« Leur gros problème, c’est qu’ils n’ont rien d’autre à offrir que la boxe aux clients américains. Ils ne présentent pas la NCAA, le hockey ou le baseball majeur, a souligné Arum. Bien sûr, ils ont Alvarez. Ils auront de nouveaux abonnés grâce à lui, mais qui pourraient se désabonner entre deux combats.

« Je ne pense pas que la boxe est assez forte pour satisfaire leur clientèle aux États-unis. »

ALI, LE MEILLEUR

Il a également été question des autres promoteurs de boxe. Arum n’a pas hésité à écorcher Al Haymon au passage.

« C’est la personne la plus particuliè­re que j’ai rencontrée dans ma vie, a-t-il mentionné. Il faut être un génie pour obtenir 500 millions $ et les dépenser de cette façon. Il voulait mettre tous les promoteurs sur la voie d’évitement, mais ce n’était pas la bonne stratégie. »

Arum a encore beaucoup de plaisir à parcourir le monde afin d’organiser des galas de boxe. Pour lui, ce n’est pas du travail et ce ne le sera jamais.

Il a eu la chance d’être le promoteur de plusieurs légendes de la boxe. Son top 3 se compose de Muhammad Ali, Marvin Hagler et de Manny Pacquiao. Parlant d’ali, c’est lui qui a montré les rudiments de la promotion à Arum.

« D’être associé à lui pendant plusieurs années m’a permis d’apprendre plusieurs notions, a reconnu l’homme d’affaires. Ali aurait pu faire de la promotion de n’importe quoi.

« Aujourd’hui, il y a certaines choses que je fais de façon instinctiv­e pour faire lever un combat qui viennent de lui. C’était un génie. »

Les leçons ont été bien appliquées par Arum. Sa compagnie est au sommet de la boxe depuis plusieurs années, et rien n’indique qu’elle connaîtra une mauvaise passe dans un avenir rapproché.

DU GRAND ART

Ce soir, les amateurs présents au Centre Vidéotron pourront regarder le combat entre Deontay Wilder et Tyson Fury sur écran géant. Cet affronteme­nt suscite la curiosité en raison de la promotion des dernières semaines.

« Pour avoir du succès, tu dois avoir un boxeur charismati­que. Fury l’est. Puis, tu dois avoir un promoteur qui lui laisse carte blanche. C’est ce que Frank Warren a fait, et le combat a été bien vendu. »

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Tandis que Marie-ève Dicaire y est allée d’une imitation d’usain Bolt, Adonis Stevenson et Oleksandr Gvozdyk ont affiché un respect mutuel, après la pesée officielle.
PHOTO STEVENS LEBLANC Tandis que Marie-ève Dicaire y est allée d’une imitation d’usain Bolt, Adonis Stevenson et Oleksandr Gvozdyk ont affiché un respect mutuel, après la pesée officielle.

Newspapers in French

Newspapers from Canada