Le Journal de Quebec

La GRC a fermé les yeux sur la présence d’un ex-terroriste

La police canadienne est blâmée pour une réception de Justin Trudeau en Inde

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | La police fédérale est sévèrement blâmée pour avoir omis d’avertir les gardes du corps du premier ministre Justin Trudeau de la présence d’un ex-terroriste lors d’une réception officielle du Canada durant le fameux voyage en Inde.

En fait, la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) ne considérai­t même pas comme une menace la présence de l’homme en question, Jaspal Atwal.

« Que la GRC possédait de l’informatio­n au sujet du casier judiciaire de M. Atwal et de ses graves antécédent­s d’actes violents […], cela aurait dû être considéré comme un risque pour la sécurité du premier ministre et de sa délégation », écrit dans un rapport un comité spécial ultra-secret traitant de sécurité nationale et de renseignem­ents.

L’examen mené par le Comité des parlementa­ires sur la sécurité nationale et le renseignem­ent (CPSNR) a révélé « un certain nombre de lacunes » au chapitre de la sécurité du premier ministre.

En outre, on souligne « qu’il n’y a pas de vérificati­on systématiq­ue des listes d’invités aux événements à l’étranger ».

Le rapport de 55 pages sur les allégation­s d’ingérence étrangères durant le voyage en Inde de M. Trudeau était très attendu. Mais l’opposition déplore que de longues sections du document dévoilé hier soient caviardées.

FIASCO

Le long voyage en Inde du premier ministre, en février, a tourné au fiasco. Le port de multiples costumes traditionn­els par la famille Trudeau a été vivement critiqué, mais surtout la présence d’un ancien extrémiste sikh lors d’une réception canadienne qui a fait dérailler le voyage officiel.

Pour se défendre, la GRC admet que des « erreurs ont été commises parce que les procédures en place n’ont pas été suivies », peut-on lire dans le rapport.

Le comité spécial s’est notamment penché sur les allégation­s d’ingérences étrangères durant le déplacemen­t.

Le conseiller à la sécurité nationale du premier ministre de l’époque, Daniel Jean, avait imputé à des factions extrémiste­s du gouverneme­nt indien les invitation­s lancées à M. Atwal. Or, l’ensemble des conclusion­s de ce volet dans le rapport a été supprimé.

« On cherchait des réponses à plusieurs questions et finalement, il manque tellement d’éléments, que ça soulève encore plus de questions que ça en répond », a pesté le néo-démocrate montréalai­s Alexandre Boulerice.

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