Une autre chance pour Després
Le défenseur à l’essai dans la Ligue américaine participera à la Coupe Spengler
Simon Després n’a pas fait une croix sur un retour dans la LNH. Mais la route pour y parvenir sera longue et sinueuse. Dans un milieu où il n’y a pratiquement rien de prévisible, il connaît déjà ses deux prochains arrêts : Laval et Davos.
Invité au camp du Canadien, le défenseur de 27 ans a refusé en octobre un contrat de la Ligue américaine avec le Rocket de Laval après avoir été parmi les derniers défenseurs retranchés par le grand club. Deux mois plus tard, il a changé son fusil d’épaule en acceptant un contrat d’essai professionnel avec le Rocket.
Sean Burke a joué un rôle de conciliateur dans cette histoire assez rare.
« Burke, le directeur général d’équipe Canada pour la Coupe Spengler, m’a téléphoné pour me demander de jouer lors de ce tournoi, a expliqué Després à sa sortie d’un premier entraînement avec le Rocket à la Place Bell. J’ai accepté l’invitation. Sean a ensuite fait le pont avec le Rocket. Il m’a parlé la semaine dernière.
« La Coupe Spengler est un objectif pour moi, mais le Rocket de Laval est aussi un de mes buts, a-t-il poursuivi. Je ne veux pas regarder trop loin. Joël et les entraîneurs travailleront avec moi afin de m’aider à retrouver la forme et aider l’équipe. Je ne ferme pas la porte à un retour à Laval après la Coupe Spengler. »
Burke a trouvé une oreille attentive en Marc Bergevin puisque l’ancien gardien de la LNH porte deux chapeaux importants, ceux de DG de l’équipe canadienne à Davos et de recruteur professionnel pour le CH dans l’ouest.
POTENTIEL
Avant de s’envoler pour Davos, en Suisse, et de représenter le Canada à ce tournoi qui se déroulera du 26 au 31 décembre, Després fera un retour dans la Ligue américaine. Il n’a pas joué dans la AHL depuis le 23 janvier 2016. Cette année-là, il avait porté les couleurs des Gulls de San Diego pour quatre rencontres en plus de jouer 32 matchs avec le grand club, les Ducks d’anaheim.
Dans les prochains jours, Joël Bouchard cherchera à replacer Després sur la bonne voie en lui dénichant un poste au sein de sa brigade de défenseurs, qui comprend déjà Karl Alzner, Victor Mete et Brett Lernout.
« S’il veut représenter le Canada à la Coupe Spengler, c’est correct, a dit l’entraîneur-chef du Rocket. Il a un objectif. Ce n’est pas moi qui déciderai de le libérer, ce sera le Canadien. La Ligue américaine sert aussi à offrir des essais à des joueurs qui ont du potentiel, ce n’est pas une ligue de charité ou de bières. La Coupe Spengler, pour moi, c’est dans 10 ans !
« Il avait peut-être besoin d’un recul après le camp avec le Canadien, a-t-il enchaîné. Les liens avec le CH n’étaient pas brisés après le camp, il avait bien fait. C’est un gros bonhomme, il a du talent, mais il a pris du recul puisqu’il n’a pas joué beaucoup au cours des dernières années. Mais il a du potentiel et nous travaillerons avec lui. Il n’est pas arrivé à la fin de la route. »
DÉCEPTION
Encerclé par une poignée de journalistes dans le vestiaire du Rocket, Després est devenu émotif quand il est revenu sur ses derniers jours au camp du CH. Il rêvait de jouer pour l’équipe de son enfance.
« Oui, c’était une déception, a-t-il répondu avec un trémolo dans la voix. Mais aujourd’hui, je suis ici et je regarde devant moi. Ils m’ont accueilli à bras ouverts. Je les remercie de m’offrir cette chance. »
Bouchard, qui a connu Després alors qu’il avait 16 ans, croit qu’il n’est pas trop tard pour lui.
« Un gars qui a déjà joué dans la LNH, tant qu’il reste en santé et qu’il n’est pas trop vieux, a toujours la chance d’y retourner. Simon a juste 27 ans et il est en santé. Mais ce n’est pas si simple que ça. Il devra rouler ses manches et avoir une force de caractère incroyable. »
L’ancien choix de premier tour des Penguins de Pittsburgh en 2009 n’a pas joué dans la LNH depuis le 13 octobre 2016. Il jouait à cette époque pour les Ducks. Il a une expérience de 193 matchs dans la LNH. L’an dernier, il a vécu l’expérience de la KHL avec l’équipe de Bratislava.