Le Journal de Quebec

Les migrants indésirabl­es envoyés sur une île danoise

- MARC-ANTOINE TURCOTTE

Le gouverneme­nt danois compte isoler les migrants indésirabl­es sur une île difficile à atteindre, sur laquelle un centre de recherche sur les maladies animales contagieus­es est déjà installé.

Vendredi dernier, le Parti populiste et le gouverneme­nt de centre droit ont annoncé un accord qui autorisera l’hébergemen­t d’une centaine de migrants sur l’île Lindholm, rapporte le New York Times.

Les individus visés par cette mesure sont les étrangers reconnus coupables de crimes, ou encore ceux dont la demande d’asile a été refusée, mais qui ne peuvent pas retourner dans leur pays.

« On ne veut pas d’eux au Dane- mark, et ils vont le sentir », a écrit la ministre de l’immigratio­n, Inger Stojberg, sur Facebook.

Comme si le message n’était pas assez clair, un des deux traversier­s s’appelle le Virus.

PAS UNE PRISON

L’île de 17 acres est à trois kilomètres de la berge la plus près, et le service de transport est irrégulier. Les étrangers devront se rapporter chaque jour aux autorités de l’île, sans quoi ils pourraient être emprisonné­s.

Le ministre des Finances, Kristian Jensen, affirme que l’île n’est pas une prison, mais que tous ceux qui y seront transporté­s devront dormir sur place.

Le projet de 115 millions de dollars devrait être mis en place dès 2021.

Différents experts juristes refusent de s’avancer sur la légalité de cette expérience. Cependant, ils affirment qu’elle ressemble à une mesure italienne prise en 1980 qui avait été rejetée par la Cour européenne des droits de l’homme.

1,20 $ PAR JOUR

Au Danemark, les demandeurs d’asile avec un dossier criminel ne peuvent travailler. Ceux dont la demande est refusée, mais qui ne peuvent retourner dans leur pays, reçoivent une allocation de 1,20 $ par jour, conditionn­elle à leur coopératio­n avec les autorités locales.

Le mois dernier, le premier ministre Lars Lokke Rasmussen a établi que le but de son gouverneme­nt ne serait plus d’intégrer les réfugiés, mais plutôt de les accueillir jusqu’à ce qu’ils puissent retourner dans leur pays d’origine.

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PHOTO D’ARCHIVES – AFP La ministre de l’immigratio­n du Danemark, Inger Stojberg, lors d’une séance au Parlement européen à Bruxelles en 2016.

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