« Je ne suis pas un tueur de chats »
Victime d’intimidation en raison de son nom
SAGUENAY | Un homme qui porte le même nom qu’un tueur de bébés chats est la cible d’intimidation, à un point tel qu’il a dû se rendre à l’urgence et doit prendre de la médication pour dormir et traiter son anxiété.
Alexandre Sergerie, 27 ans, vit un vrai cauchemar depuis qu’un autre Alexandre Sergerie, aussi âgé de 27 ans et qui habite aussi à Saguenay, a plaidé coupable, au mois d’août, à l’accusation d’avoir tué 10 bébés chats à coup de bâton et d’avoir brûlé leurs carcasses dans un poêle.
M. Sergerie n’en dort pratiquement plus et a l’impression que tout le monde le regarde partout où il va.
MESSAGES HAINEUX
Il affirme recevoir des messages haineux et des menaces sur les réseaux sociaux. « Je dois me justifier et dire que ce n’est pas moi le gars des chats. On m’a même traité de pédophile », confie-t-il.
« Je suis allé à l’hôpital avant de virer fou », poursuit-il.
Le médecin lui a prescrit des anxiolytiques et des somnifères. « Lorsqu’ils m’ont nommé dans la salle d’attente, je me sentais observé », a-t-il dit.
Le groupe Facebook Action citoyenne responsable des animaux de compagnie au Québec, qui avait publié un statut Facebook le concernant, a publié un message d’excuses le 2 décembre après qu’il fut intervenu.
Sergerie reconnaît qu’il n’a pas toujours été un enfant de choeur. Il possède plusieurs antécédents en matière de possession, de production et de trafic de drogues dures, comme du crack, des champignons magiques et de la méthamphétamine.
« Des groupes qui se portent à la défense des animaux ont ressorti tout mon passé et m’associent à cet autre Alexandre Sergerie. Je ne suis pas un tueur de chats », répète-t-il.
Il ajoute que des gens de son entourage ont douté de lui. Il assume ce qu’il a fait dans le passé, mais soutient qu’il n’a pas à payer pour ce qu’il n’a pas fait.
IL ADORE LES CHATS
Il dit tenter de reprendre sa vie en mains. « Je suis retourné aux études. J’ai suivi une thérapie [...] pour régler mes problèmes de toxicomanie. »
Alors que son homologue a fait de la cruauté animale, lui, l’autre Alexandre Sergerie, dit adorer les chats.
« Je ne ferais jamais mal à un animal. J’ai pris soin pendant des années de mon chat qui était diabétique. Je lui injectais de l’insuline. »
Il entend consulter un avocat pour éventuellement entreprendre des procédures judiciaires à l’égard de ceux qui l’ont attaqué vertement. « Ce n’est pas comme m’accuser d’avoir commis un petit vol. Dans ce cas-là, c’est un crime très grave », dit-il.