Les Jaguars nonchalants
Il y a à peine un an, les Jaguars s’apprêtaient à orchestrer une percée inattendue jusque dans le carré d’as, à un cheveu du Super Bowl. Si l’équipe croupit aujourd’hui dans les bas-fonds, elle doit d’abord pointer du doigt la nonchalance de ses têtes dirigeantes pour la gestion du poste crucial de quart-arrière.
Il est facile actuellement de regarder les Jaguars mariner dans leur bourbier en se payant la tête du quart-arrière déchu Blake Bortles. Après tout, ses nombreuses pathétiques performances lui ont coûté son poste et il n’y a aucun argument massue pour le défendre.
Bortles s’est torpillé lui-même. Sauf que comment se fait-il qu’une organisation supposément sérieuse n’ait pas choisi de se doter d’un filet de sécurité ?
Que les Jaguars aient choisi d’octroyer une prolongation de trois ans au terme de la dernière saison à leur quart éprouvé, c’est une chose. Après tout, ils ont atteint la finale de la conférence américaine avec une défensive monstre, un jeu au sol robuste et, occasionnellement, quelques matchs au-delà des attentes de la part de Bortles. Il est donc compréhensible que plutôt que de repartir sur de nouvelles bases, ils ont misé sur la continuité.
DES RÉSERVISTES INTÉRESSANTS
Le vrai problème, c’est que l’organisation a toujours misé sur des réservistes médiocres. Chaque fois que Bortles fait patate, ce n’est pas un Cody Kessler ou un Chad Henne, par le passé, qui pousse dans le dos du partant.
Certains diront que les bons quarts-arrières ne poussent pas dans les arbres. Encore moins les bons réservistes. Soit, mais il y avait assurément quelques options intéressantes, que ce soit sur le marché des joueurs autonomes, des transactions ou au repêchage.
Si les Redskins sont allés chercher Alex Smith, c’est que des vétérans de sa trempe peuvent être disponibles. Même raisonnement avec les Browns, qui se sont tournés vers Tyrod Taylor. Il y a un an, les Colts, craignant une absence prolongée d’andrew Luck, ont transigé pour un réserviste de qualité en Jacoby Brissett.
Encore mieux, et plus jeune comme solution, pourquoi les Jaguars n’ont pas levé le petit doigt pour Teddy Bridgewater, qui n’a coûté que des miettes aux Jets avant qu’ils augmentent leur capital au repêchage en l’échangeant aux Saints ?
Et tout ça, c’est sans même parler de celui dont on ne doit plus prononcer le nom, Colin Kaepernick…
Qu’on se comprenne bien, aucun des joueurs mentionnés ne représente une valeur sûre, mais chacun aurait eu le mérite d’assurer une véritable compétition à Bortles. La position de quart-arrière n’est pas l’unique problème expliquant la régression spectaculaire des Jaguars cette saison, mais à cette position, vraiment, ils n’ont qu’eux-mêmes à blâmer.