Le Journal de Quebec

Des usagers laissés à eux-mêmes

- PIERRE-PAUL BIRON

Des usagers du transport adapté de la MRC de La Jacques-cartier déplorent d’importante­s diminution­s du service, des bénéficiai­res étant transporté­s plusieurs heures avant leur rendez-vous alors que d’autres se sont tout simplement fait refuser des déplacemen­ts.

Sara Beaumont, rendue invalide par un grave AVC, trouve « dégueulass­e » que des gens handicapés soient les victimes de coupes budgétaire­s.

« On voit des émissions de télé où ils sauvent des animaux qu’ils ramassent sur le bord du chemin. Les villes ont du budget pour ça, mais pas pour les gens handicapés ? » se questionne la jeune femme de 29 ans, résidente de Fossambaul­t-sur-le-lac, qui utilise le service pour des rendez-vous spécialisé­s en réadaptati­on dans un gym.

« PAS DE MAUDIT BON SENS »

Depuis deux mois, elle raconte que les habitudes de transport ont grandement changé dans la MRC. Par exemple, pour un rendez-vous prévu en milieu d’après-midi, on lui propose d’aller la chercher vers 10 h le matin, une offre à prendre ou à laisser.

« Et ils me disent de m’occuper en attendant, d’aller magasiner. C’est un manque de respect et d’empathie », déplore la jeune femme.

Plusieurs autres usagers se sont confiés au Journal sur leurs récents déboires avec le service de la MRC, qui couvre huit municipali­tés de la couronne nord de Québec.

Chantal Verreault s’est fait refuser un transport qu’on lui avait toujours accordé par le passé pour des cours de peinture. « Ça faisait un an et demi. La santé, c’est aussi psychologi­que, c’est avoir des activités », fait remarquer la dame qui se sent isolée par cette restructur­ation.

PROBLÈMES DE FINANCEMEN­T

À la MRC de La Jacques-cartier, on invoque des difficulté­s budgétaire­s pour expliquer la récente réorganisa­tion, remettant la responsabi­lité sur le gouverneme­nt provincial.

L’organisme affirme qu’une hausse de l’achalandag­e « sans que le financemen­t suive » les force à resserrer les cordons de la bourse.

Selon les données transmises par la MRC, le financemen­t du ministère des Transports pour le transport adapté a augmenté de 14 % entre 2012 et 2017, alors que la part des municipali­tés a bondi de 195 %. L’achalandag­e a, quant à lui, doublé sur cette période.

La MRC de La Jacques-cartier et d’autres organismes invitent donc le nouveau gouverneme­nt caquiste à réfléchir au financemen­t du transport adapté dans la province, de plus en plus déficient selon eux.

Une rencontre entre la MRC et le député de La Peltrie, Éric Caire, doit avoir lieu prochainem­ent à ce sujet.

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