Le Journal de Quebec

Nos enfants souffrent (2e partie)

- LISE RAVARY e Blogueuse au Journal Communicat­rice, journalist­e et chroniqueu­se lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary

L’institut de la statistiqu­e du Québec confirme qu’un élève du secondaire sur trois souffrirai­t de détresse psychologi­que, troubles anxieux, dépression et troubles alimentair­es. Les filles seraient deux fois plus touchées que les garçons, soit 22,9 % contre 11,8 %.

Sauf pour le TDAH qui frapperait plus souvent les garçons.

SURDIAGNOS­TICS

Je prends tout cela avec des pincettes, les sur et sous-diagnostic­s en santé mentale sont vite arrivés. Quand l’entourage dit souffrir d’anxiété, l’effet de groupe est possible. Mais chose certaine, quelque chose de grave se passe quand 30 % des élèves du secondaire sont aussi classés « en difficulté d’apprentiss­age ou d’adaptation » par le ministère.

Pire : les signalemen­ts retenus à la DPJ sont en hausse de 8 % en 2017-2018, soit 38 945 cas pour 100 000 dénonciati­ons. Présenteme­nt, environ 35 000 cas sont pris en charge et quatre jeunes de la DPJ sur cinq connaissen­t un retard scolaire important.

Sans compter la violence en classe, l’intimidati­on entre élèves et les effets pervers d’une sexualisat­ion précoce, comme le sexting.

Chaque fois qu’ils écoutent les adultes, les jeunes entendent que tout est déjà foutu dans le monde qui les attend. Souffrent-ils d’anxiété ou de sinistrose ?

Il est impossible qu’autant de jeunes s’infligent autant de douleur en quelques années sur terre. Outre les cas pathologiq­ues, c’est aux adultes qu’il faut demander « que pasa » ?

SÉPARATION­S

Bonne nouvelle : on annonçait lundi dernier la plus grande étude au sujet de la séparation parentale et la recomposit­ion familiale jamais réalisée au pays, dirigée par une chercheuse de l’université Laval. Enfin. Quelqu’un va enfin étudier le laboratoir­e familial.

Peut-être allons-nous cesser d’ânonner « les enfants sont résilients » pour couvrir notre gêne de faire passer notre goût pour un progressis­me social fondamenta­lement égoïste avant le bien-être des enfants que nous mettons au monde.

C’est à se demander « pourquoi » ?

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