Le Journal de Quebec

Monsieur Trudeau, ne signez pas ce Pacte !

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

Le 11 décembre prochain, le Canada est censé signer le Pacte mondial de L’ONU pour des migrations sûres et ordonnées.

Jusqu’à il y a quelques semaines encore, presque personne n’en parlait, comme s’il s’agissait d’une nouvelle trop lointaine, étrangère au commun des mortels.

IMMIGRATIO­N

Mais peu à peu, on s’est rendu compte de la portée de ce pacte, d’autant que de nombreux pays qui devaient initialeme­nt le signer ont annoncé qu’ils se désisterai­ent. Mardi, on a même appris qu’andrew Scheer, le chef des conservate­urs à Ottawa, invite Justin Trudeau à ne pas le signer.

Petit portrait : ce pacte présente les migrations de masse comme un phénomène naturel. On ne pourrait pas les contenir ou les stopper. La chose serait impossible et immorale tout à la fois. Au mieux, on pourrait les encadrer.

On l’aura compris : on veut désarmer mentalemen­t, politiquem­ent et juridiquem­ent ceux qui pensent le contraire. Car ce texte pose en fait, sans l’avouer, les bases d’un droit à la migration, qui entravera les souveraine­tés nationales, et limitera le droit de chaque État de décider qui il acceptera ou non sur son territoire. Il s’agit d’atténuer les différence­s entre ceux qui sont citoyens et ceux qui ne le sont pas – avant d’un jour les neutralise­r.

Certes, il ne s’agit, disent ses promoteurs, que d’une première étape : le texte ne serait pas contraigna­nt. Il ne faut pas se faire bluffer. On le sait, le droit internatio­nal s’élabore très loin du regard des peuples. Cela n’empêche pas ses défenseurs, ensuite, d’expliquer aux nations qu’elles doivent se soumettre aux « obligation­s internatio­nales ».

Par ailleurs, on trouve dans ce pacte une expression décomplexé­e du désir de censure qui caractéris­e l’idéologie multicultu­raliste. Ainsi, les gouverneme­nts devraient cesser « d’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiq­uement l’intoléranc­e, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimina­tion envers les migrants, dans le plein respect de la liberté de la presse ».

Quand on sait qu’il suffit de s’opposer au multicultu­ralisme, à l’immigratio­n massive ou à la discrimina­tion positive pour être accusé de racisme, de xénophobie ou d’intoléranc­e, on comprend que c’est une vaste entreprise de censure qui se déploie sous le couvert onusien.

CENSURE

En fait, il faudrait jeter un regard neuf sur la question de l’immigratio­n et plus encore sur celle des réfugiés. Le droit d’asile, tel qu’il s’impose aux États, a été élaboré dans un contexte historique absolument différent de celui qui prévaut aujourd’hui. Il ne prétendait pas réguler des migrations de grande envergure et abolir pratiqueme­nt les frontières pour des raisons pseudo-humanitair­es.

Ce droit, aujourd’hui, est détourné à grande échelle par des population­s qui prennent ce chemin juridique pour s’installer dans des pays en contournan­t les mécanismes de l’immigratio­n légale. Il faudrait redonner à chaque État le contrôle de ses frontières.

Et d’ici là, il faut urgemment demander à Justin Trudeau de ne pas signer ce pacte.

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 ??  ?? Ce pacte est dangereux pour nos pays.
Ce pacte est dangereux pour nos pays.

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