LOUISE DESCHÂTELETS
Conséquences d’une vie séparé de sa famille
Je vous lis chaque matin et vous êtes mon réveil. J’ai été placé très jeune en famille d’accueil parce que mes parents étaient dysfonctionnels et aimaient un peu trop la boisson, entre autres. Le plus difficile pendant cette période de ma vie, c’est que les travailleurs sociaux montaient à mon insu des dossiers contre moi, lesquels aboutissaient sur le bureau du psychiatre qui s’en servait pour me bourrer de pilules dont je n’avais pas besoin. Si ma conduite ne répondait pas ensuite aux attentes des TS, on me retournait chez le psychiatre qui augmentait les doses.
Mêlé dans ma tête, je me sentais comme un zombie et ça me ralentissait dans mes études. Et même si je me comportais plutôt correctement dans ma famille d’accueil, les TS interprétaient mal tout ce que je faisais. Rendu à 18 ans et libéré dans la nature, je me suis trouvé un emploi comme préposé d’entrepôt. Je me suis aussi inscrit à des cours du soir. En toute honnêteté, Louise, je me suis alors mis à bien évoluer de ma personne et à me structurer mentalement tout aussi bien. Petit à petit, j’ai éliminé les médicaments de ma vie pour constater qu’ils ne faisaient que m’empoisonner l’existence sans me faire avancer.
Pour me tenir en forme, je fais de la marche, de la bicyclette et de la natation. Ça m’aère l’esprit et ça augmente mon bien-être global. En gros, je vois la vie belle. J’ai aussi fait la connaissance d’une jeune fille avec qui je me sens bien, et surtout, je suis bien accueilli dans sa famille. Ce qui me fait chaud au coeur. J’en arrive au but premier de ma lettre. J’ai appris dernièrement que mes parents faisaient désormais partie des AA. J’aimerais aller les voir pour reprendre contact avec eux, car leur présence me manque. Car après tout, ce sont eux qui m’ont donné la vie. Qu’en pensez-vous? Jean-luc
N’attendez plus, mon cher JeanLuc, pour poser ce geste qui vous tente et qui risque de vous apporter une grande paix intérieure en même temps que de raviver votre sentiment d’appartenance. Attendez-vous cependant à retrouver des parents différents de ceux que vous avez connus. L’accès à la sobriété est quelque chose de difficile et en même temps de profondément transformateur. En passant, bravo pour le chemin parcouru malgré les embûches que la vie a mises sur votre chemin !
Comment aider mon garçon à s’en sortir ?
Je me suis mariée à 18 ans avec un homme violent pour me sortir de l’enfer qu’était la vie avec mes parents. J’ai fui la violence pour me retrouver dans une violence encore pire. Mais comme j’avais peu de moyens, j’ai fait le choix d’endurer. J’ai eu deux enfants avec cet homme. Mon aîné, un garçon, adorait son père. Ce qui fait que lorsque j’ai décidé de fuir mon bourreau avec lui et sa soeur, il ne l’a pas pris.
Il avait six ans à l’époque et il en a huit aujourd’hui. Je m’étais réfugiée dans un centre pour femmes avec mes enfants et c’est grâce à l’appui qu’on m’y a donné que je suis retombée sur mes pieds. Le père de mes enfants n’a jamais cherché à les revoir depuis. Ma fille, plus jeune que son frère, s’en tire bien. Mais mon garçon a développé une tendance à l’agressivité. Comme s’il voulait me faire payer de l’avoir séparé de son père. Ça affecte son rendement scolaire et ça pourrit l’atmosphère partout où il passe. Devrais-je attendre que ça passe ou prendre des mesures disciplinaires ?
Pour son propre bien, vous ne pouvez pas attendre que ça passe. Comme vous ne me dites rien sur les gestes posés par l’enfant, vous allez dans un premier temps appeler la Ligneparents (1-800-361-5085) pour leur décrire ses agissements et obtenir quelques mesures disciplinaires à appliquer. Et si on vous conseille de consulter en psychologie, n’hésitez pas une seconde.