LES CONGÉS DE MALADIE EN HAUSSE CHEZ LES PROFS
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Le nombre d’enseignants en congé de maladie est en hausse constante depuis cinq ans.
L’augmentation est de 13 %, alors que la hausse du nombre total d’enseignants dans le réseau scolaire était de 4 % au cours de la même période, selon les données du ministère de l’éducation obtenues par Le Journal ( voir encadré).
L’assurance-salaire est versée par les commissions scolaires lorsqu’un employé s’absente entre six jours et deux ans pour des raisons de santé. Au total, 108 millions $ ont été versés en assurance-salaire en 20162017, une somme qui a augmenté de 27 % depuis cinq ans. « Il y a des profs que le travail rend malades. Il y a de plus en plus de profs qui n’en peuvent plus », lance Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).
C’est ce qu’a vécu Marie-claude Tardif, une enseignante de la région de Québec, qui a dû partir en congé de maladie bien malgré elle ( voir autre texte).
À la Fédération des commissions scolaires du Québec, on indique qu’environ la moitié des absences du personnel repose sur une invalidité « de nature psychique ». « Il s’agit d’une proportion qui se maintient au fil des ans et qui se compare notamment à celle du réseau de la santé », affirme sa porte-parole, Caroline Lemieux.
DES PROFS SOUS PRESSION
Les données disponibles ne permettent pas de déterminer si ces absences sont reliées à des causes professionnelles ou personnelles, précise-t-elle.
Or, la pression s’est accentuée sur les enseignants au fil des ans, selon la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE). Les profs doivent atteindre des cibles en matière de réussite scolaire, alors que les élèves en difficulté sont toujours plus nombreux et que les ressources pour leur venir en aide sont insuffisantes, explique sa présidente, Josée Scalabrini.
« Cette pression-là, les enseignants ne sont plus capables de la vivre », lance-t-elle.
L’intégration « sauvage et désordonnée » des élèves en difficulté dans les classes ordinaires, « qui vise à répondre à des impératifs budgétaires », a aussi contribué à l’épuisement des enseignants, ajoute Sylvain Mallette.
LE MINISTRE S’ENGAGE
De son côté, le ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, s’est engagé à augmenter les services pour les élèves en difficulté et le nombre de classes spécialisées dès la prochaine année scolaire.
« Ça pourrait être un bout de la solution », lance Mme Scalabrini.