Rien pour le 3e lien et le tramway
Le chef du PPC, Maxime Bernier, croit qu’ottawa doit cesser de financer les projets « locaux » d’infrastructures
S’il n’en tenait qu’à Maxime Bernier, Ottawa ne devrait pas mettre un sou dans le projet de troisième lien QuébecLévis ni dans celui de tramway de Régis Labeaume, à Québec.
De passage à Québec, hier, dans le cadre de sa tournée pancanadienne pour mousser son tout nouveau parti – le Parti populaire du Canada (PPC) –, le député beauceron a indiqué son intention ferme d’abolir les programmes d’infrastructures fédéraux s’il devient, un jour, premier ministre du pays.
« Moi, je trouve que ce n’est pas juste que les taxes d’un Québécois à Québec servent à développer des routes locales en Colombie-britannique et vice-versa. Nous voulons abolir ces programmes-là, donc il n’y aurait pas d’argent fédéral pour le 3e lien. Pourquoi ? Parce que c’est de juridiction provinciale et c’est de nature locale », a-t-il confié lors d’une entrevue avec Le Journal, dans un café de l’avenue Myrand.
« Le fédéral peut subventionner des projets de nature nationale comme une autoroute pancanadienne, mais un pont ou une autoroute dans une province, ce n’est pas le rôle du fédéral », a-t-il insisté, renvoyant la balle aux provinces pour le financement de leurs propres projets.
BAISSE D’IMPÔTS POUR TOUS
L’abolition des coûteux programmes fédéraux d’infrastructures – qui ont été mis sur pied à l’époque de Jean Chrétien et de Paul Martin pour « acheter des votes », selon lui – permettrait au PPC de baisser les taxes et les impôts de tous les contribuables au pays. Les provinces auraient alors le champ libre pour récupérer les points d’impôts abandonnés par Ottawa.
« Le gouvernement du Québec, s’il veut un troisième lien, il peut “retaxer” les Québécois parce qu’on redonne un espace fiscal », a expliqué l’ancien ministre de l’industrie et ex-ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement conservateur.
« Moi, je trouve que ça serait intéressant qu’il y ait un troisième lien, mais en tant que politicien fédéral, ça me fait penser au dossier de l’amphithéâtre… J’ai été le premier politicien à dire que ce n’est pas le rôle du fédéral de subventionner des amphithéâtres, même si en tant que fan de hockey, ça serait bien le fun. »
En soirée, lors d’un rassemblement, il a invité ses partisans à répandre son message. « Il faut avoir le courage de le dire et de l’expliquer à la population », a-t-il lancé.
TRANSPORTS COLLECTIFS
Pour le tramway, le même raisonnement s’applique. Il refuse d’« embarquer dans ce débat-là », bien qu’il laisse la porte entrouverte à une aide financière du ministère de l’environnement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, si de tels programmes existent, ce qu’il ignorait au moment de l’entrevue. « Je ne le sais pas, donc j’aime mieux vous dire non, c’est le pire des scénarios… »
Celui qui a claqué la porte du Parti conservateur au mois d’août pour fonder son propre parti exclut également la possibilité de racheter le pont de Québec pour mettre un terme à la saga de la peinture. « Le gouvernement a perdu en cour, donc qu’est-ce que vous voulez de plus ? Je ne commencerai pas à dire aux Québécois qu’on va peinturer le pont. Il appartient au privé, au CN. »