Justin Trudeau est attendu de pied ferme
Le torchon brûle avec les premiers ministres
OTTAWA | Justin Trudeau risque de passer un mauvais quart d’heure lors de la réunion des premiers ministres qui s’amorce aujourd’hui à Montréal. Et il ne doit pas s’attendre à ce que François Legault vole à son secours sur l’épineuse question du climat.
Le choc est inévitable entre le premier ministre Trudeau et plusieurs provinces sur l’enjeu de l’environnement.
L’ontario, la Saskatchewan, le Manitoba et le Nouveau-brunswick rejettent en bloc la taxe carbone, la mesure phare du plan fédéral pour contrer les changements climatiques.
Loin de s’en laisser imposer, M. Trudeau compte au contraire demeurer « très ferme » sur cette question, a confié une source fédérale.
PAS UN ALLIÉ
Un coup de pouce de Québec, qui possède déjà un plan de tarification du carbone, serait sûrement le bienvenu par Ottawa. Mais M. Legault n’a aucune intention d’aider le premier ministre du Canada à plaider sa cause sur le climat, prévient une source au gouvernement du Québec.
Le chef caquiste aimerait plutôt demeurer « neutre » afin de « se mettre ami avec le plus de personnes possible » autour de la table. L’objectif étant d’intensifier le commerce avec les autres provinces.
Cette source rappelle que M. Legault a une entente avec l’ontarien Doug Ford pour la vente d’hydroélectricité. Il serait donc « contre-productif » pour le premier ministre québécois de faire la leçon à son homologue.
La réunion des premiers ministres survient au moment où la relation Québec-ottawa est mise à l’épreuve pour une première fois depuis l’arrivée au pouvoir de la Coalition avenir Québec.
VIVES TENSIONS
Les annonces que Québec veut baisser les seuils d’immigration et hausser l’âge légal de consommer du cannabis ont été mal accueillies dans la capitale fédérale.
Les tensions sont si vives entre Ottawa et plusieurs autres provinces que la réunion au sommet a bien failli dérailler avant même qu’elle ne commence.
Après avoir menacé de boycotter l’événement, le premier ministre ontarien Ford a finalement choisi de demeurer à Montréal, hier. Officiellement, la réunion des premiers ministres provinciaux doit surtout porter sur les échanges commerciaux à l’intérieur de la fédération.