Le Pacte de L’ONU sur les migrants divise
MARRAKECH | (AFP) Plus de 100 pays se retrouvent lundi et mardi à Marrakech pour approuver formellement le Pacte mondial sur les migrations piloté par L’ONU, malgré les défections et les crispations suscitées par ce texte sans précédent.
Sans vote ni signature, la conférence devait être une simple étape formelle du processus lancé il y a 18 mois pour renforcer la coopération internationale en vue d’une « migration sûre, régulière et ordonnée ».
Mais le document a déchaîné les passions depuis son adoption en juillet dernier à New York, et seuls deux tiers des quelque 190 pays qui l’avaient validé ont pour l’instant confirmé leur présence, avec des niveaux disparates de représentation.
Non contraignant, ce texte recense des principes — défense des droits de l’homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale — et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations — échanges d’informations et d’expertises, intégration des migrants... Il interdit les détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours.
COMMUNIQUÉ VIRULENT
Les États-unis, l’italie, l’autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, l’estonie, la Lettonie, la Suisse, l’australie, Israël et la République dominicaine ont décidé de ne pas se rendre à Marrakech.
Dans un communiqué virulent, Washington souligne que « les décisions sur la sécurité des frontières, sur qui est admis à résider légalement ou à obtenir la citoyenneté figurent parmi les plus importantes décisions souveraines qu’un pays peut prendre ».
Donald Trump a quitté les négociations en 2017 après avoir jugé que ces objectifs étaient « incompatibles avec la loi américaine, la politique et les intérêts du peuple américain », rappelle le communiqué.
Il n’est donc pas question qu’elles fassent l’objet « de négociations, d’un examen, dans un cadre international », ajoutent-ils.
Malgré ces désistements, la représentante de L’ONU pour les migrations, Louise Arbour, s’est dite « très confiante ».