UN SAC DE DÉCHETS TOUS LES 70 JOURS
Un couple de Montréal qui a un bébé de 4 mois additionne les sacrifices quotidiens depuis trois ans pour réussir à remplir un seul sac de déchets tous les 70 jours.
La planification zéro déchet d’audrey Mougenot, 38 ans, et de Marc Francoeur, 47 ans, a commencé il y a trois ans lorsqu’ils ont reçu de la publicité sur l’arrivée des bacs de compostage à leur domicile.
Ils ont alors fait l’inventaire de leur poubelle pour savoir ce qu’il y restait une fois les déchets de table éliminés.
« On a commencé à la réduire graduellement », a relaté Mme Mougenot, qui est consultante en ressources humaines et enseignante à l’école de gestion HEC Montréal.
POUVOIR
L’arrivée du petit Mathis en septembre n’a pas changé leurs habitudes. Ils tentent toujours de réduire au maximum leurs déchets.
Le couple du quartier Rivière-des-prairies produit tellement peu de rebuts qu’il n’a plus de poubelle extérieure. Le voisin accepte de mettre dans son bac leur unique petit sac en plus de deux mois.
« Il y a des pays plus pauvres qui en font plus que nous pour l’environnement », dit M. Francoeur, qui est physiothérapeute.
« On a un pouvoir comme consomma- teur, et il suffit d’arrêter d’acheter chez ceux qui ne font pas d’efforts », a-t-il ajouté, en faisant référence aux épiceries qui font beaucoup de suremballage.
Le mode de vie zéro déchet n’est cependant pas simple. Le couple doit acheter ses produits ménagers et ses aliments dans des magasins qui vendent en vrac.
Il refuse donc d’aller au supermarché, pourtant situé au coin de sa rue. Il préfère faire 20 minutes avec sa voiture électrique et apporter tous ses contenants pour aller dans une épicerie zéro déchet.
Il y remplit ses contenants de nourriture, mais aussi de dentifrice, de savon, de shampoing, etc.
« On n’a pas d’autre choix que de planifier. Par exemple, il faut prévoir d’apporter un ou deux pots pour les imprévus », a expliqué Mme Mougenot.
LES COUCHES LAVABLES
Le mode de vie zéro déchet les suit également à l’extérieur de leur maison. Mme Mongenot a toujours une mini-fourchette en bambou et une serviette dans son sac pour ne pas utiliser des serviettes de table et des couverts en plastique.
Elle a également un petit contenant pour les restes quand elle va au restaurant.
Elle a été sensibilisée au suremballage quand elle a vu les multiples déchets en plastique dans l’océan pendant ses expéditions en plongée sous-marine en Colombie. Elle ne veut surtout pas contribuer au phénomène.
L’utilisation de couches lavables a cependant failli décourager le couple depuis la naissance de Mathis.
« Ça, c’est du boulot, il faut faire deux cycles de lavage et être hyper soigneux parce qu’elles doivent être sèches avant la réutilisation », a expliqué Mme Mougenot.
Les nouveaux parents ont donc décidé de payer plus cher et de faire appel à une entreprise qui loue et lave les couches.