Fausse psychanalyse de Catherine Dorion
— Bonjour, êtes-vous docteur Ravary, la célèbre psychiatre ?
— Oui, même si je ne suis ni docteur ni psychiatre. Ça ne va pas ?
— Pourquoi la députée Catherine Dorion s’habille-t-elle en cégépienne à 36 ans ?
— Elle veut être elle-même, se sentir bien. Une camisole en décembre, c’est parfait. — C’est tout ? — Que non ! Inconsciemment, elle ne veut pas ressembler au petit peuple qu’elle représente. Ces mous de la colonne qui obéissent aux patrons et portent des vêtements griffés Mononcle-matante.
REBELLE, ELLE ?
— Pourquoi il n’y a pas de code vestimentaire à l’assemblée nationale ?
— Parce que personne n’a pensé qu’une députée s’y présenterait en bottes de skinhead. Vous savez, je suis conservatrice en matière de respect des institutions et je préfère la sobriété et l’effacement dans les lieux solennels. Sinon, le vêtement va attirer toute l’attention. La preuve : qui a entendu le remarquable premier discours de Catherine Dorion en chambre ? Mais si elle n’était pas rebelle, qui l’aurait écoutée ?
— Rebelle ? Quand elle ressemble à tous les contestataires ?
— Pensez à ceux qui portent des jeans pour être « différents ». Aujourd’hui, ce sont des tuques. Le président de l’assemblée nationale, François Paradis, devrait lui expliquer qu’être députée n’est pas un exercice d’affirmation de soi, mais une tâche sacrée au service des citoyens. Si elle veut se trouver, je lui suggère plutôt d’aller tâter des clémentines dans un spa avec mes collègues spécialistes. — Êtes-vous pessimiste ? — De nature, non, mais je n’aime pas entendre GND dire au Conseil national du parti que QS va bousculer et déranger les gens, « investir » le parlement et même la rue pour prendre le pouvoir en 2022, avant d’encenser ces incohérents que sont les Gilets jaunes en France. — Ça fait peur. — Ce discours irresponsable et antidémocratique m’inquiète plus que le look Dorion.
— Mais, en qualité de fausse psy, avez-vous un vrai diagnostic ?
LE VRAI BOBO
— Toujours. QS souffre d’illusionnite inflationniste ou syndrome « la grenouille et le boeuf ». Malgré 16 % des voix, QS ne cesse de dire qu’il est la véritable opposition officielle à l’assemblée nationale, alors que les libéraux ont obtenu 25 % des votes. QS souffre aussi de flouite, une pathologie politique qui allie « flou artistique » et « flouer le peuple. » Le contraire de la transparencitose. — C’est grave ? — Oui, mais facile à détecter : QS condamne le capitalisme, mais demeure flou au sujet de l’alternative, allant même jusqu’à nier des éléments de son programme, qui semble se réécrire tout seul, comme dans Harry Potter, dès que les médias s’en approchent trop. Une stratégie pour faire croire aux Québécois que le parti est modéré.
— GND veut prendre la rue ! Il sait comment faire ! Et Catherine Dorion ?
— N’en faisons pas une psychose nationale. Si elle a plus à offrir que son désir refoulé d’être vue, on le saura assez vite.