Le Journal de Quebec

Ses proches tenus dans l’ignorance

- PIERRE-PAUL BIRON

La famille d’éric Carrier peine à accepter que le National Tranportat­ion Safety Board (NTSB) ne l’ait pas tenue au courant de son processus d’enquête et qu’il ne lui ait jamais envoyé une copie de son rapport final. En fait, c’est par l’entremise du Journal que la famille a pu consulter le rapport publié sur le Web au début du mois.

« On était fâchés de ne pas avoir de nouvelles depuis mai 2017 et on est fâchés de savoir qu’un journalist­e ait eu le rapport, mais pas nous », laisse tomber Annie Carrier, la soeur du pilote décédé dans l’écrasement survenu dans l’état de New York.

Autant la famille que l’auteur de ces lignes ont demandé au bureau d’enquête américain à quel moment serait publié le rapport d’enquête faisant la lumière sur la mort d’éric Carrier.

« Quelque part en 2019 », a répondu l’organisme, qui a malgré tout publié le rapport sur son site internet le 5 novembre dernier. « Si personne ne l’avait vu, on aurait attendu combien de temps », se questionne Mme Carrier.

PROCÉDURE NORMALE

Le NTSB a précisé au Journal que la procédure n’était pas inhabituel­le et que les familles n’étaient pas toujours impliquées dans les enquêtes.

« En ce qui concerne les informatio­ns destinées aux familles, elles varient d’un accident à l’autre. Pour l’accident dont il est question, il n’apparaît pas que c’est un accident qui a impliqué la présence du bureau avec la famille », explique Keith Holloway, porte-parole de l’organisme, ajoutant que le bureau se rend toujours disponible pour répondre aux questions relatives à ses enquêtes.

Questionné­e sur ces façons de faire, une porte-parole du penchant canadien de l’organisme d’enquête, le Bureau de la sécurité des transports (BST), s’est dite choquée par le fait que la famille n’ait pas reçu le rapport.

« Ça fait 11 ans que je suis au BST et je n’ai jamais entendu quelque chose comme ça. C’est vraiment désolant. De notre côté, nous sommes toujours en contact avec les familles, peu importe ce qui se passe », souligne Julie Leroux, ajoutant que la façon de faire américaine pouvait être différente.

CONTINUER D’AVANCER

Malgré sa colère, la famille Carrier affirme ne pas en vouloir aux enquêteurs et se dit plutôt victime de la lourdeur bureaucrat­ique gouverneme­ntale. Et même s’ils se demandent pourquoi l’enquête a été si longue et pourquoi ils ont été tenus à l’écart du processus, les proches d’éric Carrier choisissen­t aujourd’hui de regarder devant.

« Même si c’est ordinaire ce qui nous est arrivé, il faut mettre ça de côté et repartir par en avant. C’est une autre erreur de la vie, une badluck », relativise son père, Réjean.

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