LA COUPE MENSTRUELLE POUR MOINS DE DÉCHETS
TROIS-RIVIÈRES | Quitte à se salir les mains, des femmes choisissent maintenant de recueillir leurs menstruations dans une coupe en silicone réutilisable plutôt que d’utiliser des centaines de serviettes et tampons jetables par année.
Placer une coupe menstruelle au bon endroit nécessite cependant une adaptation. Une fois à sa place, cependant, elle peut recueillir l’équivalent de 12 heures d’écoulements sans qu’il n’y ait de fuite, et passe aussi inaperçue qu’un tampon.
Joëlle Carle, de Trois-rivières, l’utilise chaque mois, principalement pour une question écologique afin de réduire ses déchets.
« Il faut apprendre à connaître son corps. En la mettant et l’enlevant, ça se peut qu’on ait du sang sur les doigts. Mais on la met le matin et on l’enlève le soir, donc, normalement, on n’a pas à faire ça au bureau », explique la femme de 35 ans.
Il faut retirer la coupe à la verticale, la vider et la laver avec un savon doux, avant de la remettre en place. La coupe doit par ailleurs être bouillie quelques minutes entre chaque cycle pour la stériliser complètement.
MAJORITÉ DES FEMMES
Édith Guilbert, qui est médecin-conseil à l’institut national de santé publique du Québec, recommande de changer la coupe menstruelle aux deux ans.
Elle estime que la majorité des femmes peuvent la porter, pourvu qu’elles soient à l’aise.
Cela pourrait être plus difficile pour les adolescentes. « Ça dépend de son attitude à l’égard du produit, et de son aptitude à l’insérer. C’est certain que ça peut être difficile à insérer pour une jeune fille qui n’a jamais eu de relation sexuelle », explique-t-elle.
Dans certains cas, la coupe menstruelle pourrait déchirer l’hymen, fine membrane qui ferme partiellement l’orifice vaginal chez une jeune fille.
Le choc toxique est toujours un risque si une coupe menstruelle restait trop longtemps à l’intérieur du corps sans être vidée et lavée.
La coupe menstruelle n’absorbe cependant pas la flore vaginale chez les femmes aux menstruations légères, contrairement au tampon, qui peut en venir à assécher l’intérieur du vagin.
La coupe menstruelle n’est qu’une mesure parmi tant d’autres que Joëlle Carle prend pour aider la planète. Elle utilise du tissu pour le mouchoir et comme papier hygiénique pour l’urine.
Elle fait du compost, recycle, est végétarienne, achète presque tout en vrac et va travailler à vélo. Son conjoint et elle partagent la même voiture, qui peut passer plusieurs jours sans bouger.