15 000 travailleurs en furie
Le 6 décembre 1993, la colline parlementaire était envahie par 15 000 travailleurs de la construction en colère contre le projet de loi 142.
Ce projet prévoyait notamment d’exclure le secteur résidentiel du décret de la construction, ce qui aurait ouvert la porte à l’emploi de travailleurs non syndiqués.
Les membres de quatre centrales syndicales, la CSD, la CSN, la FTQ et le Conseil des métiers de la construction se sont donc donné rendez-vous devant l’édifice du parlement.
Des travailleurs des autres secteurs de la construction ont aussi participé à la manifestation craignant, un jour, de vivre la même situation. Le nom du ministre du Travail, Normand Cherry, est revenu constamment dans les slogans scandés par les travailleurs et les discours enflammés des dirigeants des centrales, le plus véhément étant Gérald Larose, de la CSN.
DANS L’ORDRE
Les dirigeants ont multiplié, avec succès, les appels au calme pour éviter les débordements.
La manifestation a culminé lorsque les participants ont mis le feu à la maison qu’ils avaient construite « au noir » devant le parlement durant leurs protestations. La journée même, la Cour supérieure ordonnait aux travailleurs de cesser leur grève considérée illégale puisque le décret sur la construction se terminait le 14 décembre.