Les chiffres de Labeaume sur le métro contestés
Québec a-t-elle la densité de population requise ?
La Ville de Québec a une densité suffisante pour accueillir un métro et elle se compare avantageusement à Rennes, plaide le collectif « J’y vais en métro », qui conteste les chiffres véhiculés par le maire Labeaume lors de sa mission en France.
Avec ses quelque 215000 habitants (près de 440000 en incluant les 43 communes de la métropole), Rennes est l’une des plus petites villes du monde possédant un métro souterrain.
De passage dans cette ville française, fin novembre, le maire de Québec concluait que Rennes et Québec n’avaient rien de comparable. Il avait défendu bec et ongles le choix d’un tramway pour la capitale, en se basant sur les coûts deux fois plus élevés d’un métro (environ 200 M$/km au lieu de 87 M$/km) et la densité de la population quatre fois plus élevée de Rennes.
GUERRE DE CHIFFRES
Il est vrai que le nombre d’habitants par kilomètre carré est presque quatre fois plus élevé à Rennes (4274/km2) qu’à Qué- bec (1171/km2) en moyenne. Le collectif qui fait la promotion d’un métro à Québec a toutefois raffiné les calculs en s’intéressant à la densité dans les quartiers susceptibles d’être desservis par le tracé retenu.
« Les 10 quartiers centraux de Québec ont une densité presque identique de 4225 habitants/km2, qui double (8411 habitants/km2) lorsqu’on tient compte des travailleurs/étudiants provenant des autres quartiers », peut-on lire sur leur page Facebook. Le collectif s’est basé sur les données de l’enquête origine-destination de 2011.
La densité des quartiers couverts par le transport structurant serait même « presque deux fois supérieure à celle de l’unité urbaine de Rennes », qui compte 331000 habitants et correspond davantage au territoire couvert par le métro.
« ON N’EST PAS SI DIFFÉRENTS »
« C’est un peu décevant que le maire fasse des sorties sans avoir tous les chiffres en mains. On ne peut pas repousser du revers de la main le modèle de Rennes. On n’est pas si différents », résume l’ingénieur Robert Vandewinkel, porte-parole du collectif. Régis Labeaume n’a pas voulu commenter les données du collectif vendredi.