Se torcher avec des guenilles ? Non, merci
J’ai découvert le pot aux roses.
Je comprends maintenant pourquoi les changements climatiques ne sont pas pris plus au sérieux à l’échelle planétaire. C’est en grande partie une faille de communications. Qui comprend les enjeux et le fonctionnement de la taxe carbone ?
Qui sont les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ? Qui est son dirigeant, un économiste coréen obscur du nom de Hoesung Lee à qui Wikipedia (en anglais) ne consacre que cinq lignes ?
Nous avons besoin de gens de confiance pour nous expliquer que les solutions seront éventuellement contraignantes.
MYSTÈRE
Jamais une chose aussi importante et aussi mal comprise que les changements climatiques n’aura été si peu expliquée. Ses solutions, mal vendues. Le GIEC aurait dû s’adjoindre des porte-parole connus et aimés. Au lieu d’annoncer Nespresso, par exemple, George Clooney pourrait servir de courroie de transmission auprès des Américains.
Ici, nous pourrions confier cette tâche à Guylaine Tremblay. Ou créer une télé-réalité. Il faut absolument rapprocher l’environnement et le peuple. Al Gore, l’ex-vice-président américain sous Bill Clinton, a été un porte-parole crédible pour la cause, mais son étoile a pâli quand on a appris que sa méga-demeure de 10 000 pieds carrés siphonne l’électricité comme 21 maisons ordinaires.
Et pourtant, nous avons besoin plus que jamais de gens de confiance qui vont expliquer que les solutions seront éventuellement contraignantes, incluant financièrement. Sinon, la « mode » des Gilets jaunes va se répandre sur le globe.
NATIONS DÉSUNIES
Je reconnais la manière ONU. Imposer d’abord, expliquer après, parfois. Pensons au pacte sur les migrations. Il y a trois mois, qui en avait entendu parler ? Demain, Justin Trudeau va le signer sans aucun débat de fond, alors que ce document soulève d’importantes questions, notamment sur la liberté de presse.
La feuille de route du GIEC n’est pas toujours reluisante. On se souviendra du Climategate en 2009, quand des chercheurs de l’université britannique d’east Anglia ont été accusés d’avoir manipulé des données sur le climat « pour faire peur au monde » et forcer les gens à agir. L’histoire est plus compliquée que cela, mais la nature ayant horreur du vide, l’absence d’explications avait permis aux négationnistes des changements climatiques de prendre le contrôle du débat pendant plusieurs mois.
Lorsqu’on navigue à vue dans le brouillard, la première bouée clignotante nous remplit d’espoir. D’où le succès du Pacte de transition écologique de Dominic Champagne, parfaitement inutile dans une perspective planétaire, mais qui donne bonne conscience.
NON MERCI
C’est ainsi qu’on arrive à convaincre une famille de passer de précieuses heures à gérer ses déchets pour n’en produire qu’un sac tous les 70 jours. Ou une mère de quatre enfants d’utiliser des guenilles lavables comme papier de toilette. Ou ces deux femmes de faire leur épicerie dans les poubelles, du « déchétarisme », même si elles ont les moyens d’aller à l’épicerie (belles tâches pour les femmes). Que dire du pessimisme morbide des gens qui refusent d’avoir des enfants pour sauver la planète ?
Et si un enfant qui ne verra jamais le jour avait inventé le meilleur système de captation des GES ?
L’humanité mérite toute la vérité.