Pékin réclame la libération de la patronne de Huawei
Washington n’entend pas prolonger la trêve de 90 jours dans la guerre commerciale avec son rival
WASHINGTON | (AFP) Washington a rejeté hier l’idée que l’affaire Huawei puisse polluer les négociations commerciales avec la Chine malgré une brusque montée des tensions provoquée par l’arrestation d’une dirigeante du géant des télécoms chinois et marquée par la convocation de l’ambassadeur américain à Pékin.
Le représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer, négociateur en chef, a en outre affiché une certaine fermeté, soulignant qu’il n’envisageait pas de prolonger la trêve de 90 jours dans la guerre commerciale annoncée la semaine dernière par le président américain Donald Trump à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping en Argentine.
La Chine a convoqué hier l’ambassadeur des États-unis pour protester contre l’arrestation de la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei et demandé à Washington de renoncer à sa demande d’extradition.
FRAUDE ?
L’arrestation de Meng Wanzhou, 46 ans, survenue le 1er décembre, à la demande des États-unis, a été « fermement » condamnée par Pékin. La justice canadienne doit se prononcer aujourd’hui sur son éventuelle libération sous caution.
Washington la soupçonne d’avoir fraudé pour contourner les sanctions américaines contre l’iran.
Pékin « s’oppose fermement » à cette arrestation et « exhorte les États-unis à attacher la plus grande importance à la position solennelle et juste de la Chine », a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié après un coup de téléphone du vice-ministre Le Yucheng à l’ambassadeur Terry Branstad.
L’influent sénateur républicain Marco Rubio a, lui, estimé qu’il fallait empêcher certaines entreprises chinoises comme Huawei ou ZTE de faire des affaires avec les entreprises américaines, soulignant que celles-ci représentaient une menace pour la sécurité nationale des États-unis.
Par ailleurs, une tentative d’entrée par effraction dans la demeure vancouvéroise de Meng Wanzhou est survenue dimanche, a rapporté le Vancouver Sun.
Selon ce que la police locale a indiqué au quotidien, un appel a été fait au 911 vers 5 h 30 pour signaler une violation de domicile. Les suspects auraient pris la fuite après avoir été confrontés par une personne qui se trouvait dans la propriété évaluée à 5,6 M$. – Avec l’agence QMI